Campement secret de Ganapati, quelque part à Bali
Les lignées du non-mental - 13
Est sans artifice.
Elle distribue le trésor de la conscience,
Explosion universelle des formes et autres (perceptions)[3].
...[4]
Ces lignées[5], dit-on,
Accomplissent le sacrifice suprême.
Extrait des Instructions secrètes des yoginîs (Chummâ-sanketa-prakâsha) révélées par Nishkriyânanda
[1] La roue des soixante-quatre yoginīs, Roue de la totalité, est disposée en cercles concentriques qui sont autant de vagues. Il y en a quatre.
[2] Et/ou le corps (kula).
[3] On sait que la tradition du Kālī-krama, comme toutes les traditions kaula, met l'accent sur le corps comme lieu de l'éveil et de l'adoration. Le Jayad-ratha-yāmala décrit un rituel de banquet - une orgie - où les participants sont disposés en cercle selon l'ordre des soixante-quatre yoginīs. Le maître et la maîtresse sont au centre, incarnations du dieu et de la Déesse qui, tels une source, distribuent la grâce. C'est, selon le Kālī-krama, exactement ce qui se passe à l'échelle individuelle : du centre vide jaillissent les perceptions, les sensations, les souvenirs, en une cascade d'eau vive qui va peu à peu se cristalliser et devenir un monde. Le banquet des yoginīs est donc le jaillissement du désir divin dans le monde à travers le corps et à partir de la conscience qui transcende le corps. Tout cela est limpide.
[4] Il manque peut-être une ligne.
[5] Ovallī : vallī ou pallī désigne un campement ou un village Śabara, terme qui désigne les peuples sauvages. Matsyendranātha, fondateur légendaire de la tradition kaula (dont le Kālī-krama est comme une branche), et sa parèdre Koṇkanā Ambā, eurent six fils spirituels, chacun dans un village différent. Comme souvent, les enseignements des yoginīs viennent des lieux les plus viles selon l'orthodoxie brahmanique : champs de crémations, tribus sauvages. Le nom de Koṅkaṇā désigne une habitante du Koṅkaṇa, l'actuelle région de Goa. C'est aussi de cette région que provient la riche tradition kaula de Kubjikā. Les "sauvages" sont toujours décrits comme des êtres impurs, mais libres et séduisants. Ils dansent, chantent, mangent et copulent, le corps nu, orné de fleurs. Danses et chants (nṛtti-gīti) sont centraux dans le śivaïsme et dans la voie kaula en particulier. Ces Instructions secrètes y font plusieurs fois allusion.
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