La vie spirituelle, "intérieure", n'est pas seulement intérieure.
Elle coule de l'intérieur vers l'extérieur,
puis de l'extérieur vers l'intérieur,
en un cycle sans fin.
D'abord, je ne vis que dans l'ego, entièrement identifié à ma personne humaine.
Je vis seulement à l'extérieur, à la surface de moi-même.
Puis je m'éveille au "je" profond, à cette Présence indicible
qui précède tout, qui est l'intérieur de toute chose,
et comme l'âme de tout.
Ensuite, je reviens à l'extérieur,
mais à la lumière de l'intérieur.
Le retour du quotidien n'est pas un retour en arrière,
mais un progrès, car le corps et le monde apparaissent
davantage dans leur vérité divine.
Il y a un balancement
entre l'extérieur - mon moi humain,
et l'intérieur - mon essence divine.
Il n'y a pas à choisir entre l'un et l'autre.
Les deux s'éclairent, se nourrissent,
s'enrichissent mutuellement.
Sans mon humanité, je ne pourrais faire l'expérience de la vie,
je ne serais qu'un espace vide, une sorte de néant.
Sans ma part divine, rien ne serait possible non plus,
et la vie ne serait, au mieux, qu'une souffrance absurde.
Les deux sont importantes.
On ne peut vivre sans individualité,
on ne peut vivre sans divinité.
Dans la tradition du Cachemire, la tradition du Coeur de la yoginî,
cette intuition s'exprime dans la méditation de Shiva :
"L'attention (à la fois)
vers l'intérieur et vers l'extérieur,
nous savourons l'ultime (réalité, le Coeur de la Yoginî)."
Le maître Djayaratha explique :
"Même engagé dans telle ou telle activité extérieure, (les yogis) font l'expérience d'un incroyable émerveillement, un miracle extraordinaire, car (ces activités extérieures) reposent purement et simplement dans leur Soi, (dans la conscience)."
Extrait du Discernement de la Lumière des tantras V, 126
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pas de commentaires anonymes, merci.