La voie est différente pour chacun. Mais il y a des communs : d'abord des lumières, puis du vide. Et ainsi, en un cycle peut-être sans fin.
Madame Guyon, dans le sillage de la grande tradition mystique, décrit ce chemin avec la métaphore de l'immersion dans la mer. Dieu fait mourir en nous tout amour propre. Pour cela,
"Il nous conduit de précipice en précipice, d'abîme
en abîme plus profond. Au commencement, Il donne quelque
barque pour voguer sur cette mer orageuse. Ensuite Il ne
laisse qu'une planche, puis Il ôte cette planche et alors,
sentant que nous nous enfonçons, nous nous accrochons à
tout ce que nous pouvons pour nous empêcher de tomber.
Mais enfin après nous être défendus de toutes nos forces,
tout manque et tombe des mains : les forces quittent, il ne
reste plus que la faiblesse. Cela arrive tout naturellement et
sans rien d'extraordinaire. Souvent Dieu voyant notre
opiniâtreté à nous attacher à quelque chose nous coupe les
mains, et alors nous sommes contraints de tomber. Mais
combien d'efforts ne fait-on pas pour se soutenir sur les
ondes, jusqu'à ce que la faiblesse soit si grande que, n'en
pouvant plus, on est contraint d'aller au fond ! Et encore, la
nature et l'esprit ont une si extrême frayeur et répugnance à se
perdre que du fond de l'eau souvent on reparaît. Et c'est un
jeu qui dure longtemps de paraître et se perdre, jusqu'à ce
qu'on se noie et se perde tout à fait par la perte de tous les
appuis créés, humains et divins, tant des perceptibles que de
ceux qui ne le sont pas."
Extrait tiré des Lettres de Madame Guyon, Lettre 74 de cette édition.
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