vendredi 23 octobre 2009

Sans samsâra, point d'éveil

Linga à cinq face, Bhaktapur


Je suis l’essence du grand infini,
Je suis la lumière du grand espace,
Je suis plus subtil que le plus subtil,
Et, en vérité, je suis sans forme. 349

Tout ce qui existe, existe en moi.
Rien n’est séparé de moi.
Je suis la terre suprême,
L’unique possesseur de toutes les Puissances. 350

Celui qui sait n’a pas besoin d’examiner le Soi,
Car il n’entretient aucun doute.
A quoi bon une preuve
Pour ce qui est toujours déjà prouvé ? 351

Ou bien, si l’on devait examiner le Soi séparé, qui en serait l’examinateur ?
Car la Puissance de ce possesseur de la parfaite Puissance,
Brille en plénitude. 352

Dans l’éclosion,
Je brille partout.
Dans la fermeture, je ne suis jamais enfermé.
Dans l’éclosion, je deviens Śiva.
Dans la fermeture, un être incarné. 353

Dans l’éclosion, je suis toutes les formes.
Dans la fermeture, j’ai un corps.
Dans l’action, je me rapetisse.
Établis en moi-même, j’atteins la grandeur. 354

Enveloppé par l’Ignorance, je m’efforce d’atteindre ou de devenir.
Doué de connaissance, sans rien faire je brille comme agent des actes. 355

L’absence de pensée est éternelle, absolument pure, incolore.
La pensée est colorée, elle est saisie des objets des sens. 356

Sans l’univers, pour qui Śiva existerait-il ?
L’univers n’est pas autre chose que Śiva.
Śiva ne nous apparaît que quand l’univers,
Manifesté par notre propre conscience,
Apparaît.
Voilà pourquoi je dis que sans dévot,
Il n’y a pas d’état de Śiva.
Grâce au saṃsāra, le dévot peut exister,
Et, grâce à lui, l’état de Śiva. 357-358

Râmeshva Jhâ, La Liberté de la conscience (Samvitsvâtantryam), Varanasi 2003.

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