Regardez ce documentaire sur Kâbir. Il vous en apprendra beaucoup sur la sagesses des "grands accomplis" (mahasiddha), bouddhistes ou autres. Les poèmes attribués à Saraha, Kânha, etc., sont parmi les plus anciens exemples de compositions en langues locales (par opposition avec le sanskrit) chantées dans des râgas. La musique est simple et met en avant les mots plus que la technique. Un document qui capte, dans certains passages, l'essence de l'esprit des mahâsiddhas.
Sur les mahasiddhas bouddhistes et leur chants, voir ici (en anglais) et là (en français).
Philosophie et mystique, voie de la connaissance et de l'amour. Philo-sophia, amour de la sagesse, désir de vérité, expérience et réflexion. Yoga ou union du cœur et de la tête. La philosophie comme yoga, la philosophie comme pratique, éclairée et nourrie par la tradition du Tantra et autres sources que nous ont léguées nos ancêtres. Formation tantra traditionnel.
Kabir Kabir Kabir! Tu es la lumière de Kashi!
RépondreSupprimerBonjour,
Belle surprise que d'entendre ce genre de musique! Je reviens de Bénarès où j'ai visité cette année avec un iranien soufi un temple de Kabîr Panthis ou le Maître aurait séjourné. Kabîr était de Bénarès bien sûr!
D'autant plus marquant que j'étais en période de sadhana auprès de mon Guru de tradition Nath Sampradaye. On raconte d'ailleurs que Kâbir a rencontré Guru Gorakhnath, et qu'ils se sont "reconnus".
Et pour finir, on considère parfois Gorakhnath comme faisant partie de la liste des 84 Mahasiddhas. Et Kâbir? Manquerait plus d'aller dans ce temple avec un moine kagyu de Sarnath, et l'équipe serait au complet!
Ce que je retire de Kâbir, c'est que c'est de la non-dualité au quotidien, de l'enseignement de rue! Quelque chose de très direct et d'accessible! Ca me plait, beaucoup moins asceptisé que l'enseignement universitaire si je peux me permettre ici :o).
Est ce en Bhojpuri les bhajans?
Bien à vous,
Morgan
http://krimbija.blogspot.com
Ça swing ... !
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerComme le dit le directeur du musée Kâbir, il a recueilli plus de 1700 chansons dans toutes les langues, principalement du Nord, dont la Bhojpuri qui est malheureusement en voie de disparition...
A Bénares, Kabîr disait :
Suno bhâi sâdhu...
(Écoutes, frêre sâdhu !)
Aujourd'hui à Bénares, les sâdhus disent:
Suno paisa do...
(Écoutes, et files le pognon !)
Cordialement
D. Dubois
Apparement, c'était déjà comme çà dans les années 30. J'ai trouvé un reportage sur youtube:
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=J1U6YG1YYr0
Comme quoi...
Kâbir avait tendance à considérer déjà à son époque les brahmanes, les sadhus et les imam comme des charlatans.
Un bé mol tout de même sur ce genre d'affaires...Ce sont souvent ceux qui ont de l'argent qui critiquent ceux qui en demandent et qui n'en ont pas! L'intelligenzia brahmanique indienne est spécialiste de ce genre de plan.
Morgan
Ah ben oui, l'équation sâdhu=filou est aussi vieille que les sâdhus. C'est bien plus ancien que les Anglais. Quant aux brahmanes, ils ont formé une bonne partie des rangs de ces aigrefins depuis le commencement. A mon avis, les sâdhus (y compris les moines bouddhistes) ont toujours eu une image ambigüe, de la part de toutes les classes sociales. Suffit de lire les farces, satires, romans picaresques et autres littératures d'époque. Ca fait partie du personnage. Un sâdhu qui n'a pas l'air louche, ce n'est plus un sâdhu ! Si les Black Bam Bam, Somnâth (de Gorakh Tilla) et autres rigolos qui squattent régulièrement Assi devenaient sages, il faudrait commencer à s'inquiéter !
RépondreSupprimerMerci pour la video.
D.Dubois
PS : pour moi les méchants, ce ne sont pas les brahmanes anglicisés (une minuscule minorité), mais les classes moyennes "gone global". A bas les classes moyennes, fléau de la Terre !
Lol, apparemment vous connaissez bien Bénarès!
RépondreSupprimerAttention à ne pas se laisser embarquer dans des jugements aussi tranchés! Je me souviens d'un épisode à Ganga Sagar, où je me suis retrouvé sans argent, malade, avec des ram bom bom sâdhus à devoir mendier 100 roupies pour pouvoir rentrer sur le toit d'une jeep! J'ai trouvé beaucoup de sagesse dans les éclats de rire de mes black bom bom par rapport à la situation...Tandis que je pestais en invoquant le Kali Yuga!
Bon c'est sûr, ils ne seraient sûrement pas capables de discourir sur la nature du Soi dans une perspective non duelle. Mais je n'ai jamais autant appris sur la supercherie de ma relative existence personnelle que dans des contextes "de rue"!
Jivan Log Parampara ki jay!
Quant aux classes moyennes, je suis bien d'accord! C'est le fléaux de notre siècle!
Morgan
PS/ Monsieur Dubois, y aurait il une version des Tantraloka en ligne? On peut toujours réver... Je fais des recherches sur les "12 kalis" selon le système cachemirien, et je trouve bien peu de choses à me mettre sous la langue. Peut être dans votre livre? :o)
Pas de Tantraloka en ligne. Sauf les chapitres VI et VII, sur mon petit site.
RépondreSupprimerSur Kali et ses XII manifestations, il y a le livre de L. Silburn, puis des choses ici et là dans les articles de Sanderson. Voir notamment dans son dernier (gros) article ( "Mélanges tantriques à la mémoire d'Hélène Brunner"), la majeure partie est consacrée au Krama. Sur le site de Muktabodha, Markji (vous l'avez rencontré ?) a mis en ligne (en sanskrit) de nombreux textes inédits du Krama. Sinon je prépare une anthologie, à paraître d'ici la saint glin glin.
Ah, il y a aussi Alexandra Wenta... Elle faisait une thèse à la BHU sur les Kâlîs. Puis elle est partie trouver son guru du côté de Târâpîth. Cherchez son nom sur Facebook.
Mais la meilleure source reste Mark à Bénares (cf mon billet "Krodhabhattâraka") et le livre de L. Silburn reste d'une profondeur inégalée.
Subh Yâtrâ
D.Dubois
Merci beaucoup pour les infos. C'est maintenant que je me réveille, j'habite à 5 m de chez Mark à Bénarès...Mais les distances là bas sont très peu géographiques...Je vais enquêter.
RépondreSupprimerMorgan