Abhinavagupta est l'un des rares philosophes de l'Inde et du Tibet à parler de l'émotion, et de l'émotion esthétique (ras) en particulier. Il est difficile de savoir quelles musiques il a entendues ou jouées, mais, à mon sens, le dhrupad est l'un des genres musicaux qui, en Inde, perpétue un parfum musical imprégné de tantrisme. La tradition Dâgar se distingue par sa sobriété, sa douceur, son évocation océanique des ambiances musicales (râg).
Ecoutez Uday Bhawalkar, un merveilleux chanteur de cette famille dont les compositions sont toutes imbibées des atmosphères délicates des cours royales et des yogis sauvages :
râg yaman ("la foi") :
râgs jaunpûrî, vibhâs, deshkâr et bhûpâlî:
Les frères Gundecha, râg âdâna, pure bhakti:
Râg jaunpûrî:
Nirmalya Dey, râg shrutivardhanî:
Enfin, un immense chanteur du genre Khyal, mais basé sur le dhrupad, Mallikarjun Mansur. Tout simplement fabuleux (notez que le premier temps du cycle rythmique - qui en comprend 16 - apparait au bas de l'écran sous la forme d'un "1") :
Les plus anciennes compositions que nous ayons conservées sont celles des mahasiddhas bouddhistes comme Saraha ou Kânha. Nous pouvons aujourd'hui accéder sans effort à des centaines d'enregistrements d'artistes de légende. Quelle chance !
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