vendredi 28 mai 2010

Tai ho - bouger sans bouger

Comme beaucoup d'autres, j'ai fait partie de ces légions d'adeptes de l'idéologie impérialiste japonaise, sous sa forme martiale. Pour l'essentiel, cela consistait à avoir une foi aveugle dans "l'école" (ryû), et à croire que répéter dix mille fois un mouvement permettrait de progresser vers un Sublime Idéal de Perfection Immuable. Or, il n'en est rien. Les histoires de sabristes qui cognent jusqu'à atteindre l'Eveil sont typiques d'une idéologie d'après-guerre, pas des arts martiaux japonais anciens. Mais comment le savoir, me demanderez-vous ? Tout simplement en constatant qu'il y a quelques exceptions. Je veux dire, quelques adeptes qui usent un peu de leur cervelle, qui cherchent passionnément. Deux figures incontournables dans ce domaine : Tetsuzan Kuroda et Yoshinori Kono.

D'abord Kuroda, démonstration de iai :



Puis Kono, en iai aussi :



Puis le jo (bâton) de Kono :



A comparer avec les mouvements "orthodoxes" de l'école Shinto Muso :



Enfin, je ne peux résister à l'envie de partager ce petit document sur l'un des grands fantasmes des adolescents de mon temps comme d'aujourd'hui : le shuriken.



Bien sur, c'est en japonais, mais je trouve cela extraordinaire. Le véritable art martial est l'exploration du mouvement. Comment je marche ? Comment je suis assis ? Comment j'épluche une carotte ? D'où sort ce corps ? Et ces bras ? Qu'est-ce que la "force musculaire" ? Voilà les questions vitales sur lesquelles s'interrogent ces chercheurs. Et il y a des dizaines d'autres documents de ces deux passionnés à découvrir, à côté des centaines de vidéos par des écoles traditionnelles.

1 commentaire:

Pas de commentaires anonymes, merci.

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