Et voici en quoi consiste le meilleur de notre activité : dans le calme de nos puissances être tendu vers le divin lui-même et s'associer à son chœur, rassembler sans cesse toute la multiplicité de l'âme dans cette unité-là, et laissant derrière soi tout ce qui vient après l'Un, s'établir au contact de cet indicible et de cet au-delà de tout ce qui existe.
Oui, c'est jusqu'à lui qu'il est permis à l'âme de s'élever lorsqu'elle achèvera son ascension vers ce principe premier de tout ce qui existe ; une fois arrivée là, qu'elle considère le lieu où elle est, et redescendue de là-bas, voyageant à travers les êtres et explicitant[1] la multitude des formes[2], qu'elle examine dans sa traversée non seulement leurs monades[3] mais aussi leurs séries et qu'elle reconnaisse par son intellect comme chacune de ces formes dépend de sa propre hénade[4], alors elle aura raison de croire qu'elle possède la science la plus parfaite des principes divins, après avoir contemplé d'une manière apparentée à l'Un les processions des dieux dans les êtres et les distinctions des êtres selon les dieux.
Proclus, Théologie platonicienne, I, trad. Saffrey et Westerink , Les Belles Lettres, pp. 16-17
De même, c'est par les six Chemins (adhvan) que l'initié aux mystères de Śiva remonte vers lui, pour ensuite redescendre et, grâce à la Pure Science (śuddha-vidyā), initier à son tour les âmes à la conversion vers l'Un. Les trente-six éléments (tattva) sont l'Un procédant par une série de prises de conscience de lui-même. L'initiation consiste à remonter de chaque élément vers sa cause, jusqu'à la Cause sans cause.
Beau passage de l'ami Proclus.
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