Liturgie
de la déesse selon Paraśurāma
Première
partie : Initiation
Le
Seigneur, le suprême Śiva assume par jeu l'ensemble des points de vue, des
philosophies, c'est-à-dire les dix-huit sciences, à commencer par le Véda (et
qui comprennent la phonétique, la grammaire, le rituel, la prosodie,
l'astronomie, l'étymologie, la dialectique, la logique, l'histoire, l'éthique,
la médecine, la guerre, la musique et la politique). Interrogé par la
bienheureuse Bhairavī, conscience identique à soi-même, il lui offrit, depuis
ses cinq faces, les cinq traditions qui sont l'essence de la vérité ultime.
Voici
cette doctrine.
Toute
chose est faite de trente-six éléments.
Śiva,
engoncé dans un corps, est l'être vivant. Abstraction faite de ces contraintes,
il est Śiva en sa transcendance.
Le
but de la vie est la conscience de soi.
Les
mots, faits de lettres, sont éternels.
La
puissance des mantras est inconcevable.
Tout
accomplissement vient de la transmission et de la foi.
La
preuve (de cette efficience des mantras), c'est principalement la foi.
Le
Soi est perçu à l'intérieur en réalisant l'unité du maître, du mantra, de la
divinité, du corps, de l'esprit et du souffle.
La
félicité est la forme de l'Immense. Or, elle est présente dans le corps. Les
cinq "m" la manifestent en sa plénitude. Ce culte est secret.
Dévoilé, il mène en enfer.
La
raison d'être (de la tradition) est réalisée quand la pratique est stable.
Nul
dédain pour aucune philosophie.
Il
ne faut s'en remettre à personne.
Le
secret est dévoilé au vrai disciple.
Suivre
la science sans interruption.
Être
complètement possédé par Śiva, sans trêve.
Éviter ce que détestent les gens : désir, colère, convoitise, bêtise, distraction,
meurtre, vol.
Sans
aucun doute, il n'y a que le service du maître unique.
Ne
jamais rien s'approprier.
Agir en lâchant le but.
Ne
pas abandonner la pratique quotidienne.
Même
quand les cinq "m" ne sont pas disponibles, méditer la pratique
quotidienne.
Sans
peur, toujours et partout.
Tout
ce qui est objectif doit être offert en sacrifice. Les facultés (des sens et de
l'esprit) sont la cuillère sacrificielle. Les puissances (du corps et de
l'esprit) sont les flammes. Soi-même, Śiva, est le feu. Soi-même est le
sacrifiant.
Le
résultat est la prise de conscience de la conscience sans objet.
Il
n'y rien de plus que la réalisation du Soi.
Telle
est la manière de vivre selon l'enseignement.
Le
Véda et autres (sciences) sont publiques, comme une prostituée. Cette
science-ci, en revanche, est cachée au sein de toutes les philosophies
(publiques).
Le
sage doit absolument être initié à cette (manière de vivre).
Il
y a trois initiations : par la Puissance, par Śiva et par le mantra. L'initiation
par la Puissance consiste à être possédé par la Puissance. L'initiation par Śiva
consiste à poser les pieds (sur le disciple). L'initiation par le mantra consiste
à instruire du mantra. Toutes doivent être faites.
Liturgie de Paraśurāma, I
Ce texte sanskrit dont je traduis ici les premiers aphorismes, est le plus influent, le plus suivit, dans la tradition du tantra non-dualiste contemporain. Il se situe dans la continuité du shivaïsme du Cachemire. Il existe de nombreux commentaires, jusqu'au manuel compilé par exemple par Swâmî Karpâtrî. Alain Daniélou le présentait comme son maître. C'est une figure importante de l'hindouisme dans le Nord, à Bénarès en particulier.
Les principaux mantras de ce système :
Une initiation en anglais par un pratiquant :
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