L'esprit est une boule de cristal dont le centre est partout et la circonférence, nulle part
"L'Immense en sa transcendance, doué de tous les
pouvoirs, absolument comblé, éternel et permanent, joue à se manifester. Par sa
puissance, il embrasse cette manifestation.
Sa puissance de conscience est dans les corps, de même que la puissance
matérielle est dans une gemme. Et sa puissance de vibration est dans les vents,
de même que sa puissance de fluidité est dans les eaux. Sa puissance de vacuité
est dans l'espace et sa puissance d'anéantissement est dans les destructions.
De même, sa puissance de chaleur est dans le feu : tout ceci, nous en faisons
clairement l'expérience. De même qu'un arbre, avec ses fruits, ses feuilles,
ses tiges, ses fleurs, ses branches, ses pousses et ses racines est présent
dans sa graine, de même (tout) ceci est dans l'Immense. Ici et là, maintenant
ou plus tard, ces puissances se manifestent en lui, comme le riz surgit de la
surface de la terre, grâce à la merveilleuse diversité des moments, les lieux
et autres (paramètres). Car de fait, le surgissement de cette prolifération des
choses se déroule comme une fable que l'on raconte à un enfant :
"Il était une fois trois valeureux princes dans
une cité qui n'existait pas. Deux d'entre eux n'étaient pas nés, et le dernier
n'a jamais séjourné dans le ventre de sa mère.
Un jour, ils sortirent dans l'idée de trouver ce qu'il y a de meilleur.
Ils aperçurent dans le ciel vide des arbres gorgés de fruits. Ayant mangé ces
fruits savoureux, ils arrivèrent au confluent de trois rivières, bordé d'une
guirlande de vagues. L'une était totalement à sec, et il ne se trouvait pas la
moindre goutte dans les deux autres. Ils s'y baignèrent et jouèrent dans l'eau, la burent et s'en
revigorèrent. A la fin du jour, ils atteignirent une cité qui n'existait pas
encore. Là, ils virent trois demeures charmantes. L'une n'avait pas de murs, ni
de charpente. Les deux autres n'étaient pas construites. Ils y trouvèrent trois
plats faits d'or raffiné. Des ces trois plats, deux étaient en morceaux et
l'autre n'était plus que poussière. Ils y préparèrent trois mesures moins trois
mesures (de riz). Une fois la nourriture prête, les princes la mangèrent sans
bouche, s'empiffrant encore et encore. Ils engloutirent les restes, puis ils
habitèrent là tout à leur aise, s'adonnant à la chasse aux gazelles.
De même qu'un enfant croit fermement à ce que lui
raconte sa mère, parce que son intelligence n'examine rien, de même cette
fresque du cycle des renaissances en vient à exister pour de bon aux yeux de
ceux dont l'esprit ne l'examine pas."
Le Yoga de Vasishta, I
Merci pour les traductions du Yoga de Vasishta. J'applaudis des deux mains, sans mains évidemment !
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