Un prince se met en quête de sa vraie nature sur les conseils de son épouse. Il se concentre encore et encore, tente de faire le vide, car il a compris que les choses - pensées et perceptions - empêchaient la manifestation de la Lumière consciente. Il découvre alors des expériences de pure vacuité, de clarté et de félicité. Il se retire du monde, n'aspire plus qu'à retrouver ces états. Il n'a plus de goût à rien, il projette de renoncer à tout pour vivre comme un ascète, loin des hommes et de leur folie.
Sa princesse entend ceci et lui répond "avec un léger sourire" :
Cher époux, il semble que le domaine de la suprême pureté demeure inconnu de toi...
Ceux qui y accèdent voient leur cœur purifié et ne succombent plus à l'égarement.
Mais ce domaine est aussi éloigné de toi
que le firmament pour un homme habitant sur la terre.
Tout ce que tu as appris jusqu'ici ne vaut pratiquement rien.
Ce n'est pas l'ouverture ou la fermeture des yeux
qui permet de contempler la Plénitude.
Ce n'est pas en faisant quelque chose,
ou en t'en abstenant,
que tu l'obtiendras.
Ce n'est pas en te déplaçant,
ou en demeurant immobile,
que tu y accéderas.
Comment considérer comme absolu un état
dont l'accès serait conditionné
par la fermeture ou l'ouverture des yeux,
un déplacement ou une activité quelconque ?
Comment l'élévation de ces paupière longues comme huit grains d'orge
pourrait-elle suffire à occulter la Plénitude ?
Quel égarement de ta part ! Quelle étrangeté !
Dis-moi,
comment l'élévation de ces paupières larges comme le doigt
pourrait cacher cette conscience
dans l'immensité de laquelle
les milliards d'univers sont comme égarés ?
La Doctrine secrète de la déesse Tripurâ, trad. M. Hulin, p. 94
Trois cent Versets à la déesse :
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