Chinul : Cela qui me pose cette question est justement ton esprit vide et serein, véritable conscience... Pourquoi ne pas retourner la lumière vers elle-même, plutôt que de la chercher au-dehors ?
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Du matin au soir, à travers les douze heures du jour, durant toutes tes activités quotidiennes - quand tu vois, quand tu ris, quand tu entends, quand tu parles, que tu sois en colère ou heureux, que tu fasses le bien ou le mal - en fin de compte, qui a le pouvoir de faire tout ceci ? Parle !
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Chinul : Tu entends le coassement de cette corneille et les appels de cette pie ?
Le disciple : Oui.
Chinul : Remonte à leur source et écoute ce qui écoute en toi. Est-ce que tu y perçois le moindre son ?
Le disciple : Là, il n'y a plus de sons ni de pensées.
Chinul : Ah, c'est merveilleux ! C'est la méthode du Bouddha de compassion pour entrer dans le Réel. Je te le demande encore : tu as dit qu'il n'y avait ni sons ni pensées en ce lieu. Mais s'il n'y en a pas, faut-il pour autant dire que cela qui écoute est juste un espace vide ?
Le disciple : En fait, ce n'est pas vide. C'est toujours clair et jamais assombri.
Chinul : Quelle est donc cette essence qui n'est pas vide ?
Le disciple : Elle n'a jamais eu de forme, les mots ne peuvent la décrire.
Chinul : Telle est l'âme de tous les Bouddhas et de tous les maîtres, n'en doute pas !
Comme cela n'a jamais eu de forme, comment cela pourrait-il être grand ou petit ?
Comme cela ne peut être grand ou petit, comment pourrait-il être limité ?
Comme il n'a pas de limites, il ne peut avoir un intérieur et un extérieur...
Pojo Chinul, maître zen coréen, Les Secrets de l’entraînement de l'esprit, trad. Jin Y. Park, in Buddhist Philosophy, essential readings, p. 353
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