Chers amis,
Je viens de courir sous le chaud soleil.
Mon corps a sué sang et eau. Quel plaisir de sentir le corps-conscience transcender la douleur sans effort !
Je transpire encore à grosses gouttes.
Après un coca, je suis allé sous la douche. J'avais senti le monde s'approcher du seuil à plusieurs reprises... Puis j'ai senti le corps disparaître comme aspiré pour de bon. Tel un fruit mûr et lourd à point se détachant d'un arbre immense, dont les branches sont aussitôt devenues des ailes sans limites, envolées dans le mystère. Puis le corps-monde est réapparu, ruisselant de l'eau de la douche, lourd, aussi immobile que l'Everest. Quel délice !
Mais ai-je perdu conscience ?
Vu de l'extérieur, sans doute.
Mais moi pour moi ? Non. La conscience n'a pas disparue du corps ni du monde. Ce sont au contraire le corps et le monde qui ont disparus de la conscience. Et ce n'était pas un état spécial du à une pratique spéciale. Juste un fait.
Et il se passe la même chose quand nous nous endormons. Juste la transition est plus lente, moins nette, elle passe le plus souvent inaperçue. Il n'y a pas d'expérience de l'inconscience. Seulement la conscience de la présence puis de l'absence du corps. Comme nous nous confondons par aveuglement avec le corps, nous croyons que la disparition du corps dans la conscience est la disparition de la conscience elle-même. Alors que la conscience de cette disparition prouve la présence de la conscience !
Tout passe dans la conscience qui ne passe pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pas de commentaires anonymes, merci.