Cette sensation est difficile à décrire, mais elle est bel et bien une réalité de la contemplation. Je dirai qu'elle est sa dimension affective. Elle est présente, à divers degré, dans les traditions.
Comment donc la décrire ?
- C'est une sensation, au sens le plus large
- Cette sensation est corporelle, localisée le plus souvent dans les entrailles, la poitrine ou le dos
- Elle a des degrés d'intensité
- Elle semble s'intensifier quand l'attention se pose sur elle
- Elle n'est pas nécessairement accompagnée de silence intérieur, mais elle peut y conduire
- Elle est constamment présente, comme une veilleuse, même quand on y prête pas attention
- Cette sensation se donne comme une sensation d'unité, de valeur et de sens, quoi que ce sens ne s'explique que très difficilement et nécessite un effort d'interprétation, ce qui constitue le moment réflexif de la vie intérieure.
- Cette sensation est quasi indiscernable de l'amour, et d'une présence personnelle, c'est-à-dire comme une présence
Dans une perspective scientifique, c'est-à-dire neurologique ou évolutionniste, ce ressenti est difficile à expliquer. A quoi sert-il ? A quelles organes correspond t-il ?
Comme souvent, nous avons des indices, mais rien de concluant. Des zones cérébrales, le nerf vague (non, ça n'est pas une blague), un réflexe de survie ?
Michel Hulin a proposé une théorie psychologique dans La Mystique sauvage.
Voici quelques paroles de Bernard de Clairvaux qui expriment bien une interprétation de ce ressenti, mais qui reste très proche de ce ressenti :
"La cause d'aimer Dieu est Dieu. La mesure en est d'aimer sans mesure. Cela suffit-il ? Absolument peut-être. Mais seulement au sage...
...personne ne peut Te chercher, si ce n'est celui qui t'aura d'abord trouvé."
L'Amour de Dieu, 16, 22, trad. Alain Michel
Enfin, ces images de Chartreux (extraits du film Le Grand silence) expriment, eux aussi, ce ressenti :
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