dimanche 29 novembre 2009

Le centre



Jean de la Croix décrit le centre de l'être, embrasé par l'amour de Dieu, l'âme se sentant "attaquée par un Séraphin" qui la perce à l'aide d'une lance imbibée d'une herbe de guérison :


Et en ce point intime de la blessure qui semble se fixer au milieu du cœur et de l'esprit, là où se sent la quintessence du délice, qui pourra parler comme il le faudrait ? Car l'âme y sent comme un grain de moutarde absolument infime, infiniment vif et incandescent, lequel envoie à partir de lui et en circonférence un feu d'amour vif et incandescent; lequel feu, naissant de la substance et force de ce point vif où se trouve la force et substance de l'herbe, l'âme sent qu'il se diffuse subtilement par tous ses vaisseaux spirituels et substantiels, selon sa puissance et sa force, ce en quoi l'âme sent se fortifier et croître l'ardeur et s'affiner tellement l'amour en cette ardeur, qu'il semble qu'arrivent en elle des flots de feux amoureux atteignant au sommet et aux tréfonds des abîmes, l'amour envahissant tout; en cela il semble à l'âme que tout l'univers soit un océan d'amour sur lequel elle se trouve portée, ne pouvant voir un terme ni une fin où s'achèverait cet amour, sentant en elle-même, comme nous l'avons dit, le point vivant et le centre de l'amour.

La Vive flamme d'amour, 2, 10, traduction de Max Huot de Longchamp dans Lectures de Jean de la Croix, Beauchesne, Paris, p. 223. Voir aussi la traduction dans la collection Points "sagesses", p. 56.

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