Pour comprendre cette instruction, il faut savoir qu'en Inde, les livres sont des feuilles pressées entre deux planchettes de bois, un peu comme des herbiers.
Or donc, un jour, la yoginî Mangalâ apparût au yogi Nétranâtha.
Et, tenant en ses mains un livre qu'elle défaisait lentement, elle chanta :
"Cette suprême Shakti
inséparable de Shiva
s'éveille d'un coup d'un seul.
Elle est l'éveil ultime,
l'éclosion finale,
et elle n'obéit
qu'à elle-même !
Frotte les deux planchettes !
De leur étreinte
jaillira le grand éveil.
Une fois engendrée
cette étreinte de chaleur,
elle devient la (Shakti suprême),
comblée,
regard qui ne vacille pas !"
Et elle disparut...
(Extrait de la Transmission secrète des yoginis, Tchoummasampradâyaprakâsha)
Cette instruction concerne la pratique de la méditation de Shiva ou de Bhairava (bhairavamudrâ),
les yeux et les sens grands ouverts sur l'espace.
Mais ici, on part de la Shakti du souffle (prânashakti).
A la fin de chaque expir, l'attention se laisse emporter dans le silence qui suit.
Soudain, la conscience s'enflamme, s'éveille à sa transparence.
Ainsi, de l'union de Shiva et Shakti,
du souffle inspiré et expiré,
naît l'enfant de l'éveil,
qui grandit dans l'instant
et se révèle comme
Shakti suprême,
parâ.
Alors on reste les yeux grands ouverts, bouche bée,
offert à l'espace, dans une ultime fusion
de la conscience et de l'espace.
...
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