Un moine du XVIIe siècle, sur la contemplation nue :
Cette âme ayant tout abandonné à son Dieu - son être et la capacité de tout son être -, tout son plaisir est de le laisser faire en elle et par elle tout ce qui lui plaira, par les ténèbres ou par les lumières, par les rebuts ou par les caresses, par les privations ou par l’abondance,
demeurant tranquille dans l’inquiétude des sens, dans le soulèvement des passions, dans les obscurités et tentations, en vue et par le respect de celui qui est et qui opère toutes choses en elles, selon qu’il l’entend ou le veut, par le motif de son bon plaisir, le suivant en tout,
aimant tous les états qu’il y opère, même les plus obscurs et dénués, et lui adhérant pour lors par un repos mystique, c’est-à-die, par des actes non réfléchis et aperçus de soi, et d’amour nu en la pointe de son esprit.
Par ce nu contentement, par cet abandon muet, par cet amour pur, l’incompréhensible est aimé en l’âme au-dessus de toute pensée et de tout acte apercevable.
Le Jour mystique de Pierre de Poitier, 1, 1, 1, 5, cité dans les Justifications, 2, p. 37
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