Vishnou a Melkotte
"Que l’âme raisonnable retourne à soi et se recueille en soi, afin que sans les images des corps, elle se puisse considérer soi-même et la nature invisible de Dieu tout-puissant ; et qu’elle rejette les fantômes des images terriennes et tout ce qui se présentera de terrestre à sa pensée. Car lorsque l’âme, par une pure intelligence, aura commencé de s’excéder soi-même et d’entrer toute dans cette clarté de lumière incorporelle, pendant ce temps dans ce transport d’esprit se trouve et s’obtient cette paix qui surpasse tout sens, afin qu’il y ait un silence au ciel l’espace d’une demi-heure (1), de sorte que l’esprit du contemplatif ne soit point troublé du tumulte ni débat des pensées turbulentes : la sensualité n’opère point ici, ni l’imagination. Mais toute la force intérieure de l’âme est pendant ce temps dénuée de son propre office."
Hugue de Saint-Victor, Livre deux de l’âme, chapitre 20, cité dans Justifications, II, p. 123
(1) Note de Madame Guyon : Par ce silence d’une demi-heure il veut dire, je crois, suivant l’expérience, qu’on ne passe guère plus d’une demi-heure de suite sans qu’il vienne quelques pensées qui ne font que passer : elles ne distraient jamais la volonté, à cause de l’habitude du vide et de la volonté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pas de commentaires anonymes, merci.