L'essentiel
est dans ce poème composé en rhénoflamand (?) vers le XIIIe siècle (?), intitulé le
Grain de moutarde ou Granum sinapis. Souvent attribué à Eckhart, il ressemble davantage aux
"nouveaux poèmes" de la dākiṇī Hadvek, alias Hadewij d'Anvers.
Voici les deux dernières strophes :
Wirt als ein kint,
wirt toup, wirt blint !
dîn selbes icht
mûz werden nicht,
al icht, al nicht trîb uber hôr !
lâ stat, lâ zît,
ouch bilde mît !
genk âne wek
den smalen stek,
sô
kums du an der wûste spôr.
ô
sêle mîn
genk
ûz, got în !
sink al mîn icht
in gotis nicht,
sink in dî grundelôze vlût !
vlî
ich von dir,
du
kumst zu mir.
vorlîs ich mich, sô vind ich dich,
ô uberweselîches gût !
Deviens comme
un enfant
Deviens sourd,
deviens aveugle !
Ce qui est
quelque chose en toi
Doit devenir
rien
Tout ce qui
est, tout ce qui n’est pas doit être dépassé !
Laisse les
choses être ce qu’elles sont
Et les images
aussi !
Avance sans
chemin sur le sentier étroit
Ainsi tu
arriveras à la trace immense.
Ô mon âme,
Sort, entre en
Dieu !
Sombre mon
quelque chose
Dans le rien
divin,
Sombre dans
les flots sans fond !
Échappe à
toi-même,
Ainsi tu
viendras à moi.
Perds-moi,
Ainsi je te trouverais,
Ô Bien
suressentiel !
Mis en musique par Pascal Dusapin :
Autre version, en allemand, un peu New Age :
Superbe poème, dont le sens va au-delà des mots.
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