Voyons voir... ah, par exemple ce site d'un jeune américain (on le dirait tout droit sorti d'un épisode de Flipper le dauphin) qui transmet a "free awareness", laquelle s'avère être tout sauf "free"...
Mais le problème n'est pas nouveau. Il est central dans le tantrisme : pour recevoir l'initiation, il faut donner - royaume, femmes, enfants... -, même si par ailleurs Abhinavagupta montre le peu de valeur qu'il accorde aux perfections de ce monde. Pour lui, la vraie libération (moksha) est vraie jouissance (bhoga). Le dharmakâya est sambhogakâya. Dès lors, ceux qui aspirent à "éveiller" tel ou tel chakra, à réaliser telle ou telle divinité sont des gagne-petits, des mesquins indignes de la révélation intégrale de Bhairava. Les écrits du satiriste Kshemendra confirment que la société cachemirienne de l'An Mille n'était guère différente de la notre.
J’avais évité de citer des exemples dans mon billet pour souligner la généralité du phénomène. Tu avais dans le passé aussi donné l’exemple de Katie Davis (http://www.katiedavis.org/Private.html).
RépondreSupprimerMais ce qui avait déclenché mon billet était la récommandation par Buddhist Geeks de WorkSexMoneyDharma (http://www.worksexmoneydharma.com/), Martin Aylward, qui enseigne le Freestyle Awakening dans le sillage du Mindfullness. Ce n’est pas le pire, ni le plus cher (http://www.youtube.com/watch?v=lTS845lr0_w), mais c’est tout un ensemble de choses, à mon avis, contraire au travail spirituel, qui se prête mal à être vendu comme un produit marketing.
On a maintenant deux tendances extrêmes (dans le sens de pôles). Une spiritualité libéraliste, où des produits consommables spirituels permettent de continuer notre vie et style de vie comme des membres heureux et décomplexés de la société de consommation (chacun sa merde et félicitations si vous réussissez à vous en extraire individuellement et en aidant d’autres à s’en extraire individuellement, tout en vous en faisant un moyen de subsistance). Puis des casse-pieds comme la bande du non-bouddhisme qui s’attaquent à l’idée d’un confort individuel et qui remettent sur le tapis le projet collectif de l’élimination de la souffrance. Et pas par des charités qui maintiennent l'injustice en place. De toute façon, cela constitue une ligne de fracture assez intéressante.