La Nouvelle Année...
Une simple convention, me dira-t-on. Pour l'année extérieure, sans doute. Jusqu'en 1627, je crois, le Nouvel An était le premier avril (quelle bonne blague !).
Mais le Nouvel An renvoie à un événement de chaque instant.
L’événement du Commencement, qui est aussi la mise à nu de l'Origine.
Non pas un commencement, mais le Commencement. Celui où tout commence, les petites comme les grandes choses, l'intérieur comme l'extérieur.
Le Commencement où le monde, où tous les mondes, où tout le monde, à commencé.
Le Commencement, c'est maintenant.
Dieu se montre en se cachant.
Mais parfois, il ne montre à nu.
C'est ce qu'il fait au Commencement.
Il est alors le Neuf, l'Enfant, le Petit Maître.
Concrètement, le Commencement est donné dans la respiration.
A la fin de l'expir, mort.
Puis, le début de l'inspir qui suit, naissance.
Nous pouvons jouer à allonger légèrement ce moment du Commencement, pour ressentir ce gonflement d'énergie, ce chatouillis, ce gazouillis, cet appel, ce vertige proto-tout, cette montée de sève dans le dos, ce fourmillement.
Suspension juste avant explosion.
Boutique vacante avant nouvelle collection.
Comme quand vous voulez dire un nom, et qu'il reste coincé, quelque part sur le bout de votre langue qui se tortille.
Ou alors :
le Commencement est le Cœur.
Où ? Quand ?
A la fin de l'inspir, quand le souffle va mourir dans la poitrine.
Inspirez un peu plus... et voilà : un feu s'allume. Le souffle vient frapper le Cœur, un je-ne-sais-quoi se réveille.
Initiation de Shiva selon le tantra :
Le disciple est droit, yeux ouverts. Le maître est droit, yeux ouverts. Il énonce alors un long "hhhhhhhhhhhhh....". Ou en inspir. Le souffle touche le Cœur.
Ou encore, jouons à rester en rétention à plein, sans verrouiller la gorge, juste la cage thoracique en expansion, plexus solaire (estomac) complètement lâché.
Ou alors, explorons la sensation juste avant l'orgasme.
C'est aussi le Commencement.
Comme vous l'aurez remarqué, il y a deux Commencement, deux points, deux Singularités :
juste après l'expir, et juste après l'inspir.
Pour l'orgasme (et les autres pratiques) : s'il nous semble que l'instant nous a échappé, pas de panique. Pas obligé d'attendre la prochaine fois. Cet instant est toujours présent. Il est le présent, la Présence dans laquelle tout se présente et s'absente. Il est seulement plus évident à soi au Commencement. Car le Commencement est l'éveil à soi, le moment de conscience consciente d'elle-même comme conscience, c'est-à-dire l'émerveillement de soi, l'étonnement d'être. A.........
Fin de l'expir : silence. Dieu. Espace. Paix. Vide.
Fin de l'inspir : extase. Déesse. Cœur. Amour.
Toujours nouveau et pourtant caché : abhinava-gupta
Elle se retire en se donnant.
Il se révèle en se cachant.
Quoi de plus mystérieux que l'évident ?
Le Nouveau, l'impensable.
Bonne année à toutes les yoginis,
a tous les yogis !
(nous sommes tous des yoginis/yogis)
A