Plutôt le vol de l'oiseau, qui passe et ne laisse pas de trace,
Que le passage de l'animal qui reste rappelé par le sol.
L'oiseau passe et s'oublie, et c'est fort bien ainsi.
L'animal, là où il ne se trouve plus et où par conséquent il ne sert
plus de rien,
Montre qu'il s'y est trouvé, ce qui ne sert à rien de rien.
Le souvenir est une trahison envers la Nature,
Parce que la nature d'hier n'est pas la Nature.
Ce qui fut n'est rien, et se rappeler c'est ne pas voir.
Passe, oiseau, passe, et apprend-moi à passer !
Fernando Pessoa, Je ne suis personne, C. Bourgeois Editeur, 1994,p. 148.
Pessoa a eu de nombreux pseudonymes, manière d'expérimenter la plasticité de l'âme qui fait son essence :
"J'ai davantage d'âmes qu'une seule.
Il est plus de moi que moi-même."
Ricardo Reis
l'oiseau passe mais le ciel reste immobile.
RépondreSupprimerNotre vraie nature est vaste comme le ciel et immobile.
merci pour ce texte
josé le roy