bouddhas sans nature de bouddha
J'ai
comparé brièvement les deux grands systèmes du bouddhisme du grand véhicule,
tout en affirmant qu'ils étaient incompatibles. Je persiste. Juste quelques
précisions :
1-Quand
je dis que seul le madhyamaka exprime l'Idée du Bouddha - du dharma -, je ne
veux pas dire par là que je le juge supérieur au yogācāra.
2-Ces
deux systèmes sont différents et incompatibles. Vouloir mélanger ces deux
théories les affaiblit toutes deux.
3-On
distingue souvent yogācāra et théorie de la nature de bouddha. Pour moi, l'un
est le prolongement de l'autre. Pour commencer, Asaṅga est
l'auteur-commentateur des traités de Maitreyanātha, auteur des traités qui
systématisent le corpus des Ecritures sur la nature de bouddha.
4-J'appelle
cette tradition fondée sur les soûtras "de la nature de bouddha" et
systématisée par les traités de Maitreya, puis défendue par le yogācāra, du nom
de shentong. Pour le shentong, le
monde est vide de réalité, et la réalité, la nature de bouddha, est vide du
monde.
Petit
tableau :
madhyamaka
perfection de sagesse
deuxième roue du dharma
Nāgārjuna
textes récupérés sous terre
"tout est
conditionné"
|
yogācāra
nature de bouddha
troisème roue du dharma
Asaṅga
textes récupérés dans les cieux
"tout est conditionné, sauf la nature de
bouddha"
|
5-Au niveau des tantras, cette tradition shentong trouve sa formulation dans "les trois commentaires des bodhisattvas", trois textes extrêmement sophistiqués, datant des alentours de 1050. Le texte-tradition du shentong est la Roue du temps, tantra souvent présenté comme "explicite", mais en réalité le plus hermétique de tous les tantras et de loin le plus ambitieux sur le plan intellectuel, composé sans doute vers 1025. Dolpopa est, au Tibet, le meilleur formulateur de cette théorie shentong. Beaucoup de penseurs tibétains sont shentong, même s'ils refuseraient (peut-être) cette catégorisation : la plupart des Karmapas, Kongtrul, y-compris Mipham. Ils précisent en effet la place du madhyamaka dans la graduation des théories, mais reviennent in fine aux positions shentong de Dolpopa.
6-Depuis
des siècles, il est de bon ton de cracher sur Dolpopa comme sur un penseur
grossier. Mais cela ne tombe pas juste. Son œuvre majeure, Le dharma de la montagne, n'est pas une œuvre de philosophie, mais
une œuvre d'interprétation (d'exégèse) du corpus bouddhique. Pour le réfuter,
il faudrait donc montrer que ses interprétations sont fausses. Ce qui n'a, à ma
connaissance, jamais été entrepris. Et pour cause : ses interprétations des
soutras de la nature de bouddha sont souvent justes. Ce qui pose un problème
majeur de cohérence aux bouddhistes qui admettent la validité de ce corpus à
égalité avec les soutras de la perfection de sagesse.
7-La
solution alternative la plus facile, en apparence, consiste à dire que les
soutras de la perfection de sagesse, et donc le madhyamaka, sont seuls vrais.
Les soutras de la nature de bouddha ne seraient que des métaphores de la
vacuité et de la puissance qui s'ouvrent à qui comprent la coproduction
conditionnée. C'est l'option Guéloukpa. Le problème est que certains (beaucoup
en fait) soutras de la nature de bouddha déclarent explicitement qu'ils sont
supérieurs à ceux de la perfection de sagesse, lesquels ne seraient qu'une
sorte de purification mentale.
8-En
somme - et c'est la position enseignée aujourd'hui par la plupart des lamas
kagyu et nyingma - le madhyamaka serait une sorte de théologie négative, un
"neti, neti" bouddhiste, un pelage de l'onion mental. La pauvreté de
cette vision, son caractère réducteur, apparaîtront aisément à toute personne
se donnant la peine de lire un traité de madhyamaka (Mūlamadhyamakakārikā, Madhyamakāvatara
ou Bodhicāryāvatāra) sans préjugé.
9-Une
autre solution est celle de Longchenpa. Dans son Trésor des doctrines, il affirme que le madhyamaka est la théorie
ultime. Puis il présente la nature de bouddha, non parmi les théories, mais
comme métaphore de la voie des bodhisattvas. La nature de bouddha n'est pas une
théorie : ainsi, le problème de savoir où la situer dans la hiérarchie des
théories ne se pose plus.
10-Nāgārjuna
a été trahit par ses disciples, comme Śaṃkara et tous les penseurs radicaux
dans leur tradition. Même Candrakīrti, en forçant le trait du "je n'affirme rien, donc je suis imprenable", affaiblit la pensée
de Nāgārjuna. Le madhyamaka fait partie de ces pensées du "tout ou
rien" qui tolèrent mal les mélanges.
11-Maitrigupta
et Atīśa sont en Inde, deux penseurs qui ont tenté de ressusciter un madhyamaka
considéré pour lui-même et non plus au service d'une autre théorie. D'où le
traitement étrange réservé à Maitrigupta dans la légende kagyupa. Dans cette
optique, le madhyamaka n'est plus qu'une machine de défense ou d'attaque au
service du prestige d'une secte, d'un monastère, ou d'une pratique sans rapport
avec la vacuité. Alors que le madhyamaka est une pratique. La seule différence
avec mahāmudrā est que mahāmudrā est potentiellement non monastique et non scolastique.
12-D'où, peut-être, la saillie de Maitripa/pâda/gupta contre un madhyamaka "non orné des paroles d'un maître", c'est-à-dire inélégant car scolastique. On pourrait croire que Maitripa dénigre ici la pensée, mais bien plutôt il regrette la momification du madhyamaka dans les grandes universités et il plaide pour un madhyamaka philosophique, vivant, pensé au sens moderne, c'est-à-dire librement médité ; pour cela, il me semble qu'il prône l'intervention des femmes comme autant de muses revivifiantes. Comme je l'ai suggéré plus haut, je suis d'accord avec ses critiques. "Employer" le madhyamaka au service d'une autre pratique présentée d'avance comme supérieure, c'est se fatiguer en vain.
13-La
mahāmudrā est fondée sur le madhyamaka et les soutras de la perfection de
sagesse, tout comme les traditions de Macig Ladreun et Phadampa. Or, nombre de
hiérarques kagyu ultérieurs ont dénigré cette mahāmudrā pour lui préférer les
"Six yogas". En effet, pour eux, seule la mahāmudrā tantrique -
c'est-à-dire le yoga sexuel - est vraiment efficace. Ils raillent l'idée que la
reconnaissance de "notre propre visage" (rang ngo shes pa) soit
efficace, exactement comme Dolpopa l'a fait.
14-Cela
ne signifie pas que le shentong et le yogācāra soient sans valeur. On peut les
introduire, mais avec parcimonie. A mon avis, le moins est le mieux, car le cœur
du dharma est véritablement la coproduction conditionnée inséparable de la
vacuité. Mais il reste à établir ce qui est "récupérable" dans le
corpus de la nature de bouddha et la phénoménologie du yogācāra.
15-Je
suis d'avis que la Reconnaissance (pratyabhijñā) tire meilleur parti du
yogācāra que le yogācāra ne le fait lui-même. Les autres traditions qui, toujours
à mon avis, on bien tiré profit du yogācāra sont la mahāmudrā (mais il faudrait
bien sûr détailler), le dzogchen et le Yogavāsiṣṭha,
un texte non-bouddhiste (mais pas hindou non plus) composé au Cachemire vers
950.
16-Si
j'étais bouddhiste, je préfèrerais m'en tenir au madhyamaka, tout en me
tournant vers le shentong, mais avec la parcimonie la plus sévère. Il faudrait
faire un travail de tri sur les soutras de la nature de bouddha, sur les textes
du yogācāra et sur les tantras. Il existe un courant très important -
majoritaire en fait - qui a en effet tenté de combinner madhyamaka et yogācāra
en une sorte de propédeutique tantrique. A examiner de plus près. Mais l'oeuvre
majeure dans ce domaine, le Tattvasaṃgraha
de Śāntarakṣita et Kamalaśīla, est une montagne imposante. Cela en vaut-il la
peine ? Qu'est-ce que cela ajoute au madhyamaka ?
17-Un dernier point : j'ai dis par le passé que les raisonnements anti-raisonnements ne marchaient pas au sens où ils laissent toujours un résidu, du genre "le concept-x anti-concept", illustré par l'image du capitaine Haddock aux prises avec un sparadrap. Mais cette critique peut être adressée au madhyamaka tronqué, conçu comme simple machine anti-concept. Pour le madhyamaka authentique, en revanche, cette critique est beaucoup moins facile à tenir. J'ai dit aussi que le madhyamaka me faisait penser à un ordinateur essayant de comprendre la conscience, la vie, le mouvement, l'âme, "ce que ça fait d'être Untel", etc. Un peu comme les paradoxes de Zénon. Amusants, mais idiots du point de vue spirituel. En fait, je dois préciser que cette critique tient seulement pour une partie des œuvres de Nāgārjuna : les chapitres contre le Nyāya dans les Mūlamadhyamakakārikā, la Yuktiśaṣṭikā et le Vaidalyaprakaraṇa. Sans doute parce que le Nyāya est lui-même une théorie d'un abord assez barbant : un genre de réalisme des idées, théiste des plus classiques. Le reste est certes d'apparence aride, mais pas indigeste. J'y reviendrais, afin de comparer les arguments madhyamakas contre la théorie yogācāra de la conscience et de la mémoire, avec les arguments de la pratyabhijñā contre ces mêmes théories.
17-Un dernier point : j'ai dis par le passé que les raisonnements anti-raisonnements ne marchaient pas au sens où ils laissent toujours un résidu, du genre "le concept-x anti-concept", illustré par l'image du capitaine Haddock aux prises avec un sparadrap. Mais cette critique peut être adressée au madhyamaka tronqué, conçu comme simple machine anti-concept. Pour le madhyamaka authentique, en revanche, cette critique est beaucoup moins facile à tenir. J'ai dit aussi que le madhyamaka me faisait penser à un ordinateur essayant de comprendre la conscience, la vie, le mouvement, l'âme, "ce que ça fait d'être Untel", etc. Un peu comme les paradoxes de Zénon. Amusants, mais idiots du point de vue spirituel. En fait, je dois préciser que cette critique tient seulement pour une partie des œuvres de Nāgārjuna : les chapitres contre le Nyāya dans les Mūlamadhyamakakārikā, la Yuktiśaṣṭikā et le Vaidalyaprakaraṇa. Sans doute parce que le Nyāya est lui-même une théorie d'un abord assez barbant : un genre de réalisme des idées, théiste des plus classiques. Le reste est certes d'apparence aride, mais pas indigeste. J'y reviendrais, afin de comparer les arguments madhyamakas contre la théorie yogācāra de la conscience et de la mémoire, avec les arguments de la pratyabhijñā contre ces mêmes théories.
Beaucoup de sujets, beaucoup de choses à dire. Je le ferai rapidement, façon écriture automatique ;-)
RépondreSupprimer1. Nous ne connaissons pas l’idée du Bouddha, afin moi je ne la connais pas.
2. C’est juste, l’un des deux doit avaler des couleuvres, ce serait plutôt le madhyamaka.
3. Oui, les deux introduisent un genre de Sujet, qui fait défaut dans le madhyamaka.
4. Je ne suis pas certain de la définition de shentong. On dirait Brahma-Maya. Ceci dit, le Bouddha avait bien dit qu’il y avait un inconditionné (Udana VIII.3).
5. Je ne connais pas bien Dolpopa. Pas encore vu de près. Mais il me semble que Dolpopa, puis Taranatha se sont occupés de la couleuvre justifiant le Kalacakra avec ses pratiques yoguiques et visionnaires. Un peu comme le nyingthik chez les Nyingmapa.
6. C’est tout le problème des traditions Indo-tibétaines qui fonctionnent comme des traditions révélées.
7. D’accord avec ta thèse. Oui, chaque système apparaissant après un autre se déclare supérieur. C’est de la publicité de base : Neuf ! Nouveau ! Lave encore plus blanc !
8. Puis la vacuité et la non-représentation (avikalpa)/non-agir sont présentés comme du néant et du quiétisme, ce qu’ils ne sont pas. Ce sont des systèmes plus ouverts, où la conduite à mener n’est pas définie.
9. Pour moi, Longchenpa a surtout tenté (avec succès, vu la perrenité du système) de combiner le système « Dzogchen ancien », plutôt mystique, quiétiste, Tao philosophique basé sur le madhyamaka, avec un système upāya où tout va. On adopte la vue dzogchen ancien et avec celle-ci on fait toutes les attractions du parc d’upāya. Avec l’adage de Nāgārjuna : quand la vacuité va, tout va ! Puis la théorie de la nature de bouddha est utilisée par lui pour justifier son intuition spontanée, son sang de dragon quasi substantiel, créant tout par ses cinq lumières. En fait, il marie le tao philosophique et le tao religieux, ou permet ce mariage. C’est le fluide qui entre sur le devant de la scène.
12. Difficile d’en dire quelque chose, car tout ce que l’on a ce sont des données hagiographiques. Mais on se doute d’une différence de l’attitude envers la femme entre Maitrīpa et Naropa/Marpa etc. Après la mort de Maitrīpa, ou en son absence, c’est sa femme Gangadhara qui enseigne et transmet à sa place. Elle n’est pas une simple muse, ou mudra. Elle n’est pas un outil de Mahāmudrā. Je ne ressens pas la même mysogénie que je ressens dans les approches plus yoguiques, plus hātha, plus nāth.
14. C’est en fonction des personnes en théorie. Mais quel maître actuel adapte véritablement ses enseignements ? Comment pourrait-il le faire avec une visite tous les ans et un enseignement ou une initiation devant une foule de gens ?
Merci Joy pour tes réponses spontanées.
RépondreSupprimer"1. Nous ne connaissons pas l’idée du Bouddha, afin moi je ne la connais pas."
Tu plaisantes ? Avec tout ce qu'il a dit ? ;) Et ça, c'est que pour les pratyekabuddhas peut-être ? :
Ye dharmā hetuprabhavā hetuṃ teṣāṃ tathāgataḥ hyavadat teṣāṃ ca yo nirodha evaṃ vādī mahāśramaṇaḥ
Sérieusement, il y a deux versants : le silence du Bouddha, oui ; et les explications du Bouddha, aussi. La vacuité ET la coproduction conditionnée. On oublie souvent cette dernière. Le Bouddha s'est exprimé clairement.
"4. Je ne suis pas certain de la définition de shentong. On dirait Brahma-Maya. Ceci dit, le Bouddha avait bien dit qu’il y avait un inconditionné (Udana VIII.3)."
Je ne crois pas que le Bouddha ait dit cela. Il a dit plutôt "C'est un fait que les choses ne naissent pas", mais on traduit "Il y a vraiment un Non-né". Même s'il l'avait dit, ce serait une métaphore, très éloignée encore du shentong.
"7. D’accord avec ta thèse. Oui, chaque système apparaissant après un autre se déclare supérieur. C’est de la publicité de base : Neuf ! Nouveau ! Lave encore plus blanc ! "
Mmm... ici, il ne s'agit pas simplement de supériorité, mais de savoir ce qui est lettre et métaphore, et comment les articuler. Je te rappelle que certains ont considéré les deux dharmacakras à égalité comme étant "de sens définitif", (comme Mipham) et je ne suis pas sûr que cela les ait avancé à grand chose, sauf en terme de prestige, bien entendu.
"12. Difficile d’en dire quelque chose, car tout ce que l’on a ce sont des données hagiographiques. Mais on se doute d’une différence de l’attitude envers la femme entre Maitrīpa et Naropa/Marpa etc. Après la mort de Maitrīpa, ou en son absence, c’est sa femme Gangadhara qui enseigne et transmet à sa place. Elle n’est pas une simple muse, ou mudra. Elle n’est pas un outil de Mahāmudrā. Je ne ressens pas la même mysogénie que je ressens dans les approches plus yoguiques, plus hātha, plus nāth."
Il y a ses textes aussi. Puis la sâdhanâ de Vajravilâsinî, par exemple (je détaillerais plus tard). Pour les nâths, oui, je dirais qu'ils sont l'équivalent du Kâlacakra : un mouvement de retour vers le renoncement, et donc vers une certaine misogynie.
1. Eh bien, justement, par exemple, cette formule aurait très bien pu être apporté au bouddhisme par Sariputta, la grosse tête du bouddhisme et son copain Maha Moggallana. Avant le Bouddha, ils furent le disciple du vagabond logicien (paribbajaka) Sañjayan. Sariputta aurait aussi pu apporter le tétralemme (http://www.accesstoinsight.org/tipitaka/an/an04/an04.174.than.html) au bouddhisme. Le Bouddha a dû dire, oui c'est pas mal, ajoute le au corpus. En entendant la formuleque tu cites récité par un discipe du Bouddha ils entraient dans le courant. Je ne sais pas où j’ai lu cette théorie, j’essaierai de retrouver la source. Cette formule semble si associée à Sariputta, qu’elle aurait pu être de lui. Si Sariputta n’était pas mort avant le Bouddha, qui sait qui aurait pu être considéré comme le fondateur du bouddhisme. Il est très possible que le bouddhisme était une joint venture, qui a tourné mal (schismes). C’est certainement Sariputta qui est mis en scène pour représenter et défendre la partie auditeur de l’enseignement du Bouddha. Et c’était forcément du vivant du Bouddha.
RépondreSupprimer4. There is, monks, an unborn -- unbecome -- unmade -- unfabricated. If there were not that unborn -- unbecome -- unmade -- unfabricated, there would not be the case that emancipation from the born -- become -- made -- fabricated would be discerned. But precisely because there is an unborn -- unbecome -- unmade -- unfabricated, emancipation from the born -- become -- made -- fabricated is discerned.
7. Dans un sens, le sens provisoire et le sens définitif, s’appliquent respectivement à la voie négative et la voie positive. Ce qui est assez ironique puisque toute détermination est une négation. Mais si l'un équilibre l'effet de l'autre pourquoi pas?
12. Il y a ses textes aussi, c’est vrai. Mais, c’est ma thèse qu’il y a eu un changement dans la vie de Maitrīpa à la cinquantaine avec une grosse déprime. Après qu’il eut passé de nombreuses années en étudiant avec Naropa, dont il aurait pu être un genre de secretaire, Ratnakaraśānti, Jñānaśrīmitra. D’abord, il suit la ligne, puis il subit une crise. Il quitte le milieu monastique, trouve Savaripa dit-il, et change du tout à tout. Il y a donc les écrits d’avant et d’après sa reconversion. Ce dont il a fait l’apologie jusque là est considéré comme insuffisant. Je suis curieux de voir ton billet sur le Vajravilâsinî.
1 - Bon, ben alors disons que c'est l'Idée du Bouddha Shariputra.
RépondreSupprimer4-Je persiste à soupçonner une erreur de traduction. J'y reviendrais.
7-Mais c'est justement ce dispositif que je conteste ! Le madhyamaka serait apophatique "voie négative", le yogâcâra cataphatique "voie affirmative". Mais Nâgârjuna doit en faire des pirouettes dans son stûpa ! Le madhyamaka n'est pas une voie négative façon Vedânta ou platonisme. Du reste, comme tu le remarque, l'ordre est bizarre. On nie puis on affirme. Alors que dans le Vedânta, on affirme puis on nie, dans une approche plutôt madhyamaka :
adhyâropa [=affirmation]-apavâdâbhyâm[=négation] nishprapancam prapancyate iti sampradâya-vidâm vacanam.
"On bavarde sur l'impensable en niant ce que l'on a d'abord posé : telle est la parole de ceux qui connaissent la tradition".