Je pars bientôt en Inde.
Le bon moment pour revoir ces excellent documentaires sur Kabir et ses avatars multiples : travailleurs sociaux, intellectuels progressistes, marxistes, gourous, intégristes, hindous, musulmans, chanteurs, paysans, vieillards, féministes... à chacun son Kabir !
Quatre documents passionnants.
Le premier va à la découverte de deux Kabirs : celui de gauche et celui de droite. L'activiste interrogé au début dit cette chose intéressante : "Si un gourou voit un enfant se faire battre par un sâdhu (un religieux), il va organiser un satsang pour les sermonner pendant deux heures. Mais ça, c'est le jeu de l'intellect (buddhi-vilâsa), ce n'est pas ce qu'aurait fait Kabir...". C'est une remarque intéressante. En général, les gens disent "tout est concept", "tout est construit", mais sans jamais aller du côté des conséquence éthiques, politiques et sociales de cette idée. Ils l'emploient seulement comme un joker pour se dédouaner de toute responsabilité morale, se dégager de toute prise de position embarrassante, de toute remise en question de leurs opinions politiques. C'est moins le cas du côté des bouddhistes (décidément !), avec un "bouddhisme engagé" bien vivant, surtout dans les pays anglo-saxons. Si la spiritualité n'est que l'affaire de "mon bonheur", à quoi bon ? Peut-on être heureux seul ?
Deuxième documentaire, avec un voyage au Pakistan chez les chanteurs soufis :
Troisième film, sur les intégristes qui veulent récupérer Kabir :
Quatrième film, sur la musique inspirée par Kabir et surtout Kumar Gandharva, père de Mukul Shivputra :
Ce sont les meilleurs films que je connaisse sur la "spiritualité indienne". Ils valent leur pesant de chappatis, je vous le dis ! Sans comparaison avec les prêchi-prêcha sirupeux qu'on nous sert régulièrement sur l'Inde "éternelle" et ses yogis volants.
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