Dakshinâmûrti, incarnation de la non-dualité tantrique récupérée par le Védânta - Musée Guimet
La conférence de l'automne 2012 est en ligne sur mon site (tout en bas de la page), ainsi que les textes qui lui ont servi de support.
Elle portait sur une comparaison entre le non-dualisme de la Reconnaissance (pratyabhijnâ) et celui du Vedânta.
La conscience est-elle statique ou dynamique ? Exclue-t-elle le monde, les phénomènes, ou bien faut-il admettre qu'elle les embrasse en son sein ? Comment comprendre cette non-dualité ? Elle-elle le contraire de la dualité ? Si la dualité n'est qu'une illusion, que faire du désir et des émotions en général ? L'expérience de la non-dualité est-elle celle d'un renoncement au corps, au désir, aux émotions, à la vie ? Ou bien le corps n'est-il pas, au contraire, le lieu de la découverte de l'essentiel ?
Ce sera aussi l'occasion de discuter du rapport entre métaphysique et phénoménologie, ainsi qu'entre les approches "hétéro-phénoménologiques" et celles qui prennent le parti de la première personne, débat qui agite notamment les philosophies de l'esprit. Quel est le meilleur point de vue pour se connaître ? Celui de la métaphysique qui, selon nous, est celui d'une objectivité (et celui du Vedânta tel qu'il est systématisé par Shamkara) ? Ou bien celui de la première personne, illustré par la phénoménologie de la Reconnaissance ?
Dans cette première conférence, j'ai tenté de comprendre la forme la plus radicale de non-dualité védântique, celle de Shamkara et son disciple Sureshvara, pour qui il s'agit de parvenir à réaliser, moyennant une dialectique négative frayant la voie à la révélation d'une transcendance, que nous sommes toujours déjà ce à quoi nous aspirons : conscience pure, sans objet, l'objet n'étant qu'un faux-semblant indéterminable rationnellement. Une série d'extraits illustre cette thèse sans compromis : aucune pratique, rituelle ou psychologique, ne peut nous faire "obtenir" l'absolu, car toute pratique présuppose l'ignorance qui nous cache cet absolu "sans-second".
Dans la seconde partie, qui débutera le lundi 11 février 2013 (voir ci-contre, la colonne de droite), nous verrons comment la Reconnaissance critique cette intransigeance pour dégager un nouveau chemin vers l'absolu : non pas devenir libre de la dualité, mais devenir libre grâce à la dualité, par un examen attentif du désir et des émotions les plus violentes.
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