On entend souvent dire ceci : "L'éveil est le début du chemin". Et j'ai souvent eu des paroles de cette eau-là.
Mais tout bien réfléchi, non.
La vie continue, bien sûr. Mais il n'y a pas d'intégration, d'incarnation, de transmutation, d'évolution, de stabilisation, d'approfondissement. Juste la vie. Rien n'est changé. Tout est changé.
Les approches intégrales ou dialectiques sont séduisantes, qui veulent que les apparences incarnent l'essence.
Mais n'est-ce pas un miroir aux alouettes ?
Certes, on entend souvent dire qu'après l'éveil, il y a comme un retour du mental, des habitudes, de la personnalité avec ses travers. Et du coup, on voudrait que le fond déteigne sur la forme, que qui je suis vraiment transparaisse davantage - et plus vite - sur mon corps et mon esprit. Sur le monde. Moins de souffrances...
Mais je crois que l'éveil n'existe pas. Et tout ce qui s'ensuit n'est que le prolongement de la seule et unique erreur : croire que "je" suis une entité séparée, séparée de la conscience, du réel. Il n'y a qu'un seul pas : ce pas-là. Ce retournement. Cette clarification : Je suis conscience, tout est conscience, il n'y a pas de "moi" séparé.
La vie coule, comme avant, mais dans cette clarté, pour ainsi dire. Il n'y a plus que cette intelligence. L'illusion à été reconnue comme illusion. Quand aux changements, ils ont lieu, à leur rythme, quand il n'y a plus personne pour les désirer. Pourquoi n'y a t-il plus personne ? Parce que l'absence de la personne a été vue. Le serpent ne disparaît pas. Juste, on voit qu'il n'y a pas et qu'il n'y a jamais eu de serpent. Quoi d'autre ?
En revanche, les approches qui veulent réconcilier les différents plans, incarner, etc., sont dualistes. N'est-ce pas limpide ? Et elles ne seront jamais ce remède qu'elles prétendent être. Elles ne conduisent pas à cette paix à laquelle nous aspirons tous.
De plus, de nombreux exemples de héros de l'approche intégrative donnent à réfléchir... Le plus souvent, ils sombrent dans la mégalomanie. Voyez Abhinavagupta même. Longchenpa, Aurobindo, Adida, Wilber, Cohen... Rongés par la folie des grandeurs.
Quoi qu'il en soit,
Tout apparait et disparaît dans la conscience.
Tout depend de comment on pense le absolu, comme un taoiste, Le Dao c´est le tout impersonel, et tout ce qui apparait sont des phenomenes, aleatoires. Mais et si la conscience a des atributs, desir, amour, volonté, quand des consciences des personnes de bonne volonté se rejoignent pour creer la beauté, ce, n´est il pas un miracle. Existent-ils les miracles?
RépondreSupprimerLes "attributs" de la conscience, désir, amour, volonté, sont des attributs du mental. Le miracle est que la conscience ne possède aucun attribut, malgré cette incroyable exubérance qu'est la manifestation. Le tout dans le rien.
RépondreSupprimerOui, peut-etre vous avez raisson, la conscience n´a pas des attributs, mais je ne sais pas qu´est ce que la conscience, parce que la conscience n´est pas un objet, et je ne peut la conaitre, et peut-etre la conscience non duelle est un rien, mais quand je dis "je suis", je sais que le mental et ses attributs, le sensuel et ses objets sont toujours presents dans la conscience, et que le nirvana ne peut jamais exister sans le samsara. Dieu se fait monde.Les gunas de la prakriti sont purusa.Le monde se fait Dieu.
RépondreSupprimerEt le mystère perdure encore, toujours plus épais que jamais...quelques brasses dedans, juste pour le plaisir?
RépondreSupprimerLa Conscience n'a-t-elle pas la folie des grandeurs ? La paix est-elle une fin en soi ? La spiritualité, trois petits tours de samsâra et puis s'en vont, mais où ? Après ces fameux états de paix dont on fait si grand cas, il reste toujours une aspiration pour certains. Serait-ce un reliquat de conscience "dualiste"? Cette aspiration, qui peut se manifester comme question, c'est un feu dont la réponse est la question même et qui semble bien mené quelque part.
RépondreSupprimerSalutations de l'Inde.