Dans les discours contemporains sur la non-dualité,
on entend souvent dire que "le moi n'existe pas",
que "il n'y a personne". Ainsi, il n'y aurait qu'un flux
de choses, un fonctionnement impersonnel,
sans que l'on sache qui perçoit tout cela.
Cette position, proche du bouddhisme, est opposée
à celle de l'Advaita Vedânta.
Mais parfois, certains non-dualistes affirment que "la conscience n'est pas un objet",
sans ajouter que "rien n'est réel" : monde, corps... tout cela est illusion due à l'aveuglement,
car en vérité, ce qui change n'est jamais réel,
et ce qui est réel ne change jamais.
Autrement, même si l'on a discerné entre la pure conscience
et le corps, on reste en plein dualisme.
Voilà pourquoi, selon Shankara,
anâtmavastunashca asattvât iti paramo hetuh (Upadeshasahasrî, Parisamkhyâna)
"l'inexistence de ce qui n'est pas le Soi est la raison ultime"
pour établir/réaliser la non-dualité.
La non-dualité, c'est le fait que le monde, etc. n'a jamais existé, parce qu'il est inconstant ;
alors que seul le Soi existe,
car il est immuable.
Pourquoi cette négligence
de l’irréalité du monde dans le non-dualisme contemporain ?
A mon avis, parce que la négation du monde
dévalorise le corps.
Or, le non-dualisme contemporain baigne dans une morale hédoniste, qui célèbre les plaisirs.
Donc...
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