Un autre poème, étrange, de Narahari :
L'oubli universel
Est préférable à un détachement ou à une réflexion partielle.
Couper la tête qui doit l'être
Est meilleur que de couper l'un des autres membres. 1
Car, même l'on coupe un membre secondaire
A qui doit avoir la tête coupée,
Il faut d'abord trancher la tête.
Toute autre autre geste est superflu. 2
En effet, les sages sont plein de compassion
Et c'est aussi la compassion du sage
Dont l'esprit tranche la tête
Sans infliger la torture de couper un autre membre. 3
"Tranche ma tête à l'instant"
Voilà ce que dit mon esprit.
Je ne puis endurer
Que l'on tranche les autres membres. 4
Les phénomènes qui naissent dans l'esprit sont innombrables.
Comment pourrait-on les trancher graduellement ?
Voilà pourquoi, ô toi qui est silencieux !
Je me suis détaché entièrement[1] de cet esprit. 5
Narahari, L'Essence de l'éveil (Bodhasāra), Benares Sanskrit Series, Vidyavilas Press, 1904
[1] Jeu de mots : "entièrement tranché, coupé, séparé" (samāchinnam).
PS : à ne pas confondre avec les joies de l'art du sabre japonais (iaido) et ses dérives alimentées par une partie des écoles zen. Admirez cette magnifique illustration de l'Art du Sabre. L'officier japonais, ce digne Fils des Samouraïs, est parfaitement centré dans le Hara, alors que l'Occidental dégénéré qui s'apprête à se faire décapiter est effondré, centré dans sa tête, au lieu de se laisser descendre dans son Cœur. Sale intello !
pas si étrange que çà ! :)
RépondreSupprimerj'adore (Mā Chhinnamasta)!
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