Bouddha qui pousse (Tso Péma)
Les Éveillés - que d'aucun appellent "bouddhas" - apparaissent rarement en ce monde de misère. Les êtres pieux s'attachent alors à recueillir leurs enseignements et leurs reliques.
Mais d'autres semblent témoigner d'une vision un peu plus large. Selon Le Samâdhi de la rencontre directe avec les Bouddhas, des enseignements cachés et adaptés aux mentalités des diverses poques sont redécouverts à point nommé par des héros de l'éveil. Il y a plus radical encore. Selon Le Chant de l'enseignement :
Pour celui dont le cœur est parfait,
et même s'il n'y a pas de Bouddhas présents,
le son de l'enseignement (dharma) résonne
depuis les tréfonds du ciel et bourgeonne dans les arbres.
Pour le héros de l'éveil dont le cœur est pur,
tous les enseignements et les instructions découlent
purement et simplement de son bavardage mental !
L'Esprit souffle où il veut.
Attention toutefois aux faux enseignements du Grand Complot Mondial !
Malgré l'optimisme magnanime affiché plus haut, les êtres pieux préfererons sans doute s'en remettre à des sources sûres et modernes à la fois.
Bon courage !
Eh oui, gare aux faux enseignements. D'ailleurs, le Dharma-saṃgīti-sūtra, malgré son beau nom sanskrit, risque d'être un des nombreux apocryphes des "Anciens" (le légendaire traducteur Ye shes sde mériterait un prix Nobel pour l'ensemble de son oeuvre). Ce qui ne m'empêche pas de les aimer, comme s'ils étaient vrais, car comme tu dis l'esprit souffle où il veut.
RépondreSupprimerLe présent passage est pourtant traduit du sanskrit, cité dans le Shikshâsamuccaya de Shantideva.
RépondreSupprimerP.S. :
RépondreSupprimerSanskrit de la citation :
āśayasaṃpannasya punar bhagavan yadi buddhā na bhavanti gaganatalād dharmaśabdo niścarati kuḍmavṛkṣebhyaś ca |
āśayaśuddhasya bodhisatvasya svamanojalpād eva sarvâvavādânuśāsanyo niścaranti |
Texte sanskrit (Shikshâsamuccaya,16) :
http://gretil.sub.uni-goettingen.de/gretil/1_sanskr/6_sastra/3_phil/buddh/sanss16u.htm
Je n'avais pas vu ton commentaire. C'est correct, cette citation du Dharma-saṃgīti-sūtra se trouve bien dans le Shikshâsamuccaya. Et donc ce sūtra n'est pas un apocryphe.
RépondreSupprimerLa citation tibétaine met en évidence l’importance de la motivation (T. bsam pa phun sum tsogs pa S. āśayaśuddha) pure, aussi appelée motivation supérieure (T. lhag pa’i bsam pa S. adhyāśaya). Elle sert à expliquer l’importance de développer une motivation stable et commence par dire que la motivation pure est la racine de tous les dharmas. Un bodhisattva qui n’a pas la motivation pure est loin de tous les buddhadharma. Tandis que pour un bodhisattva doté de la motivation pure, même en absence du Bouddha, c’est comme si le dharma était présent en tout. Les instructions viendront alors de son propre jugement (T. rang gi yid kyi spyod pa). Ayant la motivation pure, c’est comme s’il avait assimilé tous les buddhadharma et il saura comment agir.
Quelle est la motivation pure ? C’est, d’après Atiśa, expliqué ailleurs dans le même texte. Il s’agit d’être courageux face aux animaux et aux éléments, d’être bienveillant envers les êtres, respectueux envers les saints, serviable envers le guru, et pour tous ceux qui n’ont pas de refuge, de soutien, d'asile, de protection d’être un refuge, un soutien, un asile et un protecteur.
Voici le passage en tibétain (bslab pa kun las btus pa 156B) « bcom ldan 'das bsam pa phun sum tsogs pa ni chos rnams kyi rtza ba ste/ gang la bsam pa ma mchis pa de la sangs rgyas kyi chos thams cad ring ba lags so//bcom ldan 'das bsam pa phun sum tsogs pa la ni/ gal te sangs rgyas mi bzhugs na yang nam mkha'i dkyil dang rtzig pa dang shing rnams las chos 'byung ngo//byang chub sems dpa' bsam pa dag pa la ni rang gi yid kyi spyod pa nyid las gdams ngag dang rjes su bstan pa 'byung ngo//bcom ldan 'das de bas na byang chub sems dpa' bsam pa phun sum tsogs par bgyi'o// »
Conscience étant tout ce qui est, n'est il pas évident que chaque "fragment" de ce tout ait la possibilité de se souvenir de sa nature véritable...
RépondreSupprimerEt que l'éveil vibre en toute chose...?
Merci Joy. Cette transparence du coeur ne rejoint-elle pas l'affirmation de Dogen quand il dit que "tout enseigne le dharma, même les choses inanimées" ?
RépondreSupprimerMerci Dan. Oui, tout est dans tout. C'est pourquoi le rituel fait sens : le tout se manifeste dans chacune de ses parties, parce que la conscience est tout entière en chacune de ses apparences.