L'éveillé, l'être se sagesse, ne perd jamais son phlegme. Voyez cette parabole. Même s'il arrive que les zombies soient sympathiques. En Inde, il y a les vetâla, sortes d'esprits tordus qui prennent possession des cadavres. Des zombies donc. En voici un qui veut manger un preux roitelet :
"Il était une fois
un zombie[1] énorme
habitant l'immensité sauvage des monts Vindhya. Même affamé, il ne tuait pas
l'homme qui tombait sur lui s'il n'avait pas une raison de le faire ou si cet
homme était innocent. Car en effet, les gens de bien donnent l'exemple de la bonne
conduite. Une nuit, il dit à un roi venu à sa rencontre : "Ô roi ! Tu m'as
trouvé. Sois-donc ma viande de ce jour !" Et le roi de répondre :
"Si, faisant fis des règles de bonne conduite tu me dévore de force
ici-même, alors ta tête explosera en mille morceaux, c'est certain !" Et
le zombie enchaîna : "Cette bonne conduite, c'est moi qui l'édicte. Tu es
roi. Tu dois donc satisfaire les espoirs de ceux qui se tournent vers toi.
Répond d'abord à mes questions, puis satisfais ma requête.
Quel est donc
ce soleil, à côté des rayons duquel les mondes ne sont que des grains de
poussière ? Allant de rêve en rêve, cent fois, mille fois, qui donc abandonne
encore et encore sa vraie nature de claire lumière transparente ? Quel est cet
atome[2] pour
qui, sans renoncer à sa taille d'atome, les sphères de Brahmâ, l'espace, le torrent
des êtres, le soleil, la lune et le mont Mérou ne sont que des atomes ? Qui,
dépourvu de corps, a pourtant les trois mondes engloutis en son intérieur
?"
Le roi éclata
de rire, et répondit : "Certes, ce dont tu as parlé, c'est du soleil de la
conscience ! Il est connaissance, lumière plus que claire ! Tous les mondes ne
sont que des grains de poussières dans ses rayons. Elle va de rêve en rêve dans
ce grand rêve appelé "monde", sans renoncer à la paix, même quand
elle devient une âme individuelle. En raison de sa subtilité, et parce qu'il
est impossible de l'obtenir, le Soi suprême est appelé "atome". Face
à elle, de fait le mont Mérou et autres (corps célestes) ne sont que d'infimes
particules. Cet être, bien que doué de tous les corps, est sans corps. Pour
cette pure et simple conscience, les trois mondes ne sont qu'un contenu (parmi
d'autres)".
Ayant entendu
ces paroles du roi, le zombie redevint tout calme. Il se mit à méditer sans
cesse, oubliant toute faim."
La Gnose ou le Yoga de Vasistha (Jnânavâsistha, Cachemire, c. 950)
Rudra vînâ, râga yaman kalyân, Zia Modiuddin Dagar :
Rudra vînâ, râga yaman kalyân, Zia Modiuddin Dagar :
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