Tout apparaît et disparaît dans le ciel de la conscience.
Mais pas n'importe comment.
Il y a comme un mandala.
L'énergie part de la colonne vertébrale. Comme un arbre. Ou une fontaine. Ou un volcan.
Ce ressenti est ce que j'entends par "je suis" ou plus exactement "je suis je" (ahamaham en sanskrit), lequel n'est pas exactement la conscience simple, l'être pur, mais l'acte de cette conscience, la conscience de soi. Le "je suis" n'est pas un état d'être, mais l'acte fondamental en lequel l'être prend conscience d'elle-même.
Ce ressenti est le fond de tous les autres. Il est l'émotion fondamentale, la vie, l'expérience, le souffle...
Puis cette émotion se cristallise, recouverte de mots et d'images, devient émotion au sens ordinaire, positive ou négative, action, expérience dont on parle "j'aime bien", "je me sens seul", "les carottes sont cuites", etc.
En général, la conscience n'a conscience que que ces fruits et s'ignore elle-même, comme ciel ou comme espace. cependant, sous la cendre, le feu couve. Le "j suis je" est une sorte de vibration toujours disponible. Comme la conscience, dont elle est l'acte pur, le mode premier, elle est toujours présente, surtout entre deux pensées, deux actes, ou bien au premier instant du plaisir, de la douleur, de la surprise.
La pratique de la méditation, si l'on tient à ces termes, est donc d'être cet espace infini et de se plonger dans cette fontaine de vie, ce volcan, de se sentir être cet arbre.
Voilà tout. Sans ornement.
L'expérience de l'être n'en est pas vraiment une. C'est plutôt la compréhension que "je suis conscience infinie, toujours présente". Cela se traduit par un silence intérieur, une grande netteté. Tout parait briller doucement, comme doté d'un lustre nouveau, d'une aura de paix et de beauté toute simple et absolue, en même temps. C'est cette compréhension de l'expérience toujours présente de la conscience qui fait dire "tout est changé, rien n'est changé".
Et puis il y a la reconnaissance de l'arbre, de la fontaine, du volcan. Qui apporte une félicité, une plénitude et bien d'autres choses difficiles à dire.
La première reconnaissance est celle de la non-dualité.
La seconde, celle de l'unité.
Elles peuvent être indépendantes.
En ce qui concerne les conséquences sur la vie, il est clair que la non-dualité, c'est-à-dire la réalité, est la source de la morale, tout comme elle est la source de l'expérience de l'unité. Concernant la morale il est clair que plus une action est fondée sur la croyance en un Soi séparé, centré sur lui-même donc, plus elle est égoïste et donc mauvaise. Inversement, faire le Bien c'est agir sur la base d'une conscience de soi plus large, jusqu'à la conscience infinie. La non-dualité est donc, du point de vue moral, le Bien Souverain.
Oui, je suis d´accord, c´est comme la theorie de Shri Aurobindo, dont parle Serge Durand, ou comme la espiritualite de Mohammed Iqbal, dont parle Abdennour Bidar, la conscience comme shakti, commne Ego ultime, une nouveau Renaisance, un humanisme integral moral et politique, la definitive creation de la humanite monde, contre les tribalismes qui menacent la civilisation, en Europe et en monde arabe.
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