Originaire du sud de l'Inde, Nâgârjuna est un penseur très actuel
Voici une partie d'un texte quelque peu énigmatique de Nâgârjuna sur le cœur de l'enseignement de l’Éveillé : l'interdépendance. Texte traduit du sanskrit.
L'Essentiel de
l'interdépendance
Le Bouddha a
enseigné
Douze
maillons de l'interdépendance.
On peut les
condenser en trois parties :
Émotion
négative, karma et souffrance. 1
...
Le monde
entier est cause et effet.
Il n'existe
rien d'autre.
Des
phénomènes vides
Ne peuvent
engendrer que des phénomènes vides. 4
Ceux qui
sont intelligents doivent méditer
Le fait que
les agrégats (qui forment une personne)
Ne se
réincarnent pas,
Tout comme
le savoir personnel, la flamme d'une bougie,
Un sceau, un
miroir, une rumeur,
Une loupe,
une graine ou l'acidité. 5
Celui qui
imagine la moindre interruption,
Même à un
niveau subtil,
Celui-là ne
connait pas la vérité de l'interdépendance.
Il ne la
voit donc pas. 6
Il ne faut
donc rien nier,
Ni rien
plaquer.
Il faut voir
réellement le réel.
Qui voit le
réel est délivré. 7
Les versets six et sept réfutent respectivement les deux extrêmes de l'éternalisme (il y a une personne qui se réincarne) et du nihilisme (il n'y a rien après la mort). Imaginez une bougie : vous la prenez et allumez une autre bougie. Vous éteignez la première. La seconde flamme est-elle la même flamme ou une autre flamme ?
L'interdépendance est l'idée la plus originale du bouddhisme et Nâgârjuna est son plus brillant penseur. L'interdépendance, c'est simplement le fait que toute chose dépend d'autre chose. Toute chose est donc "vide" , dépourvue d'indépendance. Voir l'interdépendance, c'est donc voir la fameuse vacuité. D'où le célèbre paradoxe du Sûtra qui condense l'essentiel de la connaissance transcendante : "Le vide est la forme et la forme est vide". "Vide", ici, désigne un état de fait universel, et non un état intérieur. C'est une démarche rationnelle visant à déconstruire les idées fausses afin de voir "réellement le réel", sans rien déformer, objectivement. "Voir comme si l'on était absent" dit Alain.
Voici les stances sanskrites chantées par Viyâ Rao :
Alors dans la démarche mystique, on ne voit pas le réel ?
RépondreSupprimerDésolé, j'ai peur de ne pas bien comprendre votre question.
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