La cause de notre mal-être est l'ignorance de notre essence, essence inséparable de l'essence de toute chose.
Ce sont des reflets de cette essence que nous désirons quand nous désirons une chose, une personne, une situation, le bonheur ou nous-même dans le cas de l'égoïsme.
Cette ignorance est aveuglement : a-vidyâ
La connaissance est vision : vidyâ
Nulle pratique ne peut contrer cet aveuglement, car toute pratique présuppose au contraire cet aveuglement : "Je suis un être imparfait qui doit faire quelque chose pour atteindre ce qui me manque". La pratique spirituelle (ou n'importe quelle autre activité) ne contredit pas cette confusion fondamentale. Elle ne peut donc y mettre un terme.
En revanche, la vision claire supprime l'aveuglement. Voir la corde, c'est voir qu'il n'y a pas, qu'il n'y a jamais eu de serpent. Dès lors, toutes les peurs fondées sur cette croyance erronée s'effondrent.
Une pratique est utile seulement pour affiner l'intellect et le préparer à voir. Sauf à prendre le mot "pratique" dans un autre sens. En disant par exemple que la connaissance est une pratique. Cela étant, toute pratique est un obstacle potentiel : on risque de s'y attacher. De même que les expériences d'unité. D'un côté, elles nous montrent qu'il y a autre chose, qu'une autre vie est possible. D'un autre côté, elles nous renforcent dans la croyance que cette autre vie dépend de causes extérieures...
Sureshvara le dit clairement :
La pratique spirituelle dérive
Entièrement de l'ignorance.
Elle est donc incapable
De mettre un terme à la confusion.
(En revanche), la connaissance vraie
Contredit l'ignorance
Comme le soleil "contredit" les ténèbres.
La Réalisation qui ne dépend pas d'une pratique, 1, 35
Voici un film qui retrace la légende de Shankara, le maître le plus célèbre de cette voie de la connaissance de la non-dualité. Bien des éléments n'ont rien à voir avec le Shankara historique, celui des Commentaires aux textes fondateurs de ce non-dualisme (les Upanishads), mais il reflète certaines choses, il est en sanskrit et permet de découvrir le mode de vie des brahmanes, ainsi que l'éthique de la non-dualité (le lâcher-prîse, l'érémitisme, la rencontre avec l'intouchable, la vie dans la nature, mais aussi l'Upanishad qui décrit de manière assez crue l'union de l'homme et de la femme, ainsi que les allusion à la tradition tantrique Shrîvidyâ, descendante du shivaïsme du Cachemire) :
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