Le non-dualisme radical de Shankara, pour qui seule la connaissance libère, sans ouverture sur une quelle conque expérience, ne manqua pas de susciter des tensions. Plusieurs, parmi ses sectateurs, aspirèrent à aller vers un non-dualisme plus sucré, où l'amour aurait sa place. Ainsi
En réalité, même si la connaissance vraie détruit l'ignorance (avidyâ), ceci n'est pas la délivrance, car la délivrance est autre chose qu'une (simple) absence de joie et de peine... (cette absence) n'étant pas en elle-même le but de l'existence humaine.
Bien plutôt, seul l'amour de Dieu est ce (but), car il atteint l'essence de la joie, car il embrasse la conscience autolumineuse, pleine de félicité.
La réalisation de l'Absolu (brahman) définie comme destruction de l'ignorance n'est pas l'accomplissement de l'homme, mais il le devient quand il est doué d'un genre d'amour spécial."
Nârâyana Tîrtha, Le Clair de lune de l'amour divin (Bhakticandrikâ), I, 1, 5, un commentaire des Bhaktisûtras de Shândilya
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