pṛ̱cchāmi̍ tvā̱ para̱m anta̍m pṛthi̱vyāḥ pṛ̱cchāmi̱ yatra̱ bhuva̍nasya̱ nābhi̍ḥ |
pṛ̱cchāmi̍ tvā̱ vṛṣṇo̱ aśva̍sya̱ reta̍ḥ pṛ̱cchāmi̍ vā̱caḥ pa̍ra̱maṁ vyo̍ma ||
i̱yaṁ vedi̱ḥ paro̱ anta̍ḥ pṛthi̱vyā a̱yaṁ ya̱jño bhuva̍nasya̱ nābhi̍ḥ |
a̱yaṁ somo̱ vṛṣṇo̱ aśva̍sya̱ reto̍ bra̱hmāyaṁ vā̱caḥ pa̍ra̱maṁ vyo̍ma ||
Rig-Veda, I, 164, 34-35
"Je te demande : Quelle est la limite des terres ?
Je demande : Où est le nombril du monde ?
Je te demande : [Qu'est] l'abondante semence du cheval ?
Je demande : Quel est l'espace ultime de la parole ?
- Cet autel sacré est la limite des terres.
Ce sacrifice est le centre du monde.
Cette ambroisie est l'abondante semence du cheval.
Ce brahman est l'ultime espace de la parole."
Les plus anciens manuscrits de ce poème ont été découverts au Népal et datent de 1064. Mais le texte date au moins de - 1400, date des incriptions du Mitanni (nord de la Syrie) qui mentionnent les dieux Mitra, Varuna et Indra.
Notez le geste : pointer comme directement présent des entités réputées lointaines. Le transcendant dans l'immanent, l'extraordinaire dans l'ordinaire, dans l'ordinaire du rite, le rite qui ainsi relie le lointain et le proche, réalisant par là le "Loin Près" de l'Oupanishad comme de Marguerité Porète, la correspondance enseignée dans l'Epinomis, les deux pièces de la poterie brisée, le symbole.
Les questions portent sur des entités lointaines.
Les réponses pointent des entités directement présentes, ce qui est marqué par les pronoms "ceci", "cela", signifiant des gestes de la main qui pointe ce qui est présent.
Notez, enfin, que le brahman est directement présent.
Ce geste de relier l'intime, tenu pour banal, au lointain tenu pour sacré, est la reconnaissance (pratyabhijnâ).
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