lundi 25 novembre 2019

Silence avec et sans compréhension



Je peux goûter le silence intérieur sans aucune compréhension. 
Sans savoir ce qu'est la conscience, sans rien connaître de ses pouvoirs, sans réaliser que "je suis conscience, en laquelle et par laquelle tout se manifeste, comme dans un miroir".

Si je réalise la portée de ce silence, alors ce silence devient comme l'effet de cette compréhension. Une paix qui découle de cet éveil : si vit en moi la certitude absolue que "c'est moi qui me manifeste ainsi sous ces formes infiniment variées", il y a alors une paix profonde, je dirais une paix qui est la conscience. Cependant, cette paix se communique pour ainsi dire aux organes et au monde, dans une certaine mesure. Certes l'agitation est toujours possible, sans aucun doute. Mais il y a un arrière-plan de paix et un retour au calme plus rapide. Même si; je le répète, les effets de l'angoisse instinctive ou due à des croyances intériorisées perdure, voire s'aggrave avec l'âge. Seulement, il y a comme un être intérieur, un autre en moi, plus moi que moi, qui est toujours en paix, lucide, vibrant, joyeux.

Le silence sans aucune compréhension est accidentel ou dépend de croyances : "je dois être assez calme pour plonger dans ce silence, sinon c'est impossible". Le silence éveillé ne dépend pas des croyances, des circonstances. Je sais, d'un savoir qui fait corps avec mon être, que je suis la conscience infinie que rien ne peux recouvrir, car c'est en moi que tout bruit et toute agitation se manifestent. La seule pratique, spontanée et inévitable, consiste à s'abandonner de plus en plus à cette certitude. En fait, c'est très simple : c'est comme si j'avais gagné au loti et qu'il fallait du temps pour le réaliser. Mais c'est un fait. La tradition indienne compare ces difficultés à comprendre "des noeuds". Un noeud se défait d'un coup. Mais il peut y en avoir plusieurs. Ensuite, c'est une affaire de confiance, d'où l'importance que la tradition accorde à la dévotion, à la participation du fond de notre être, la bhakti.

Il y a donc le silence dont je fais l'expérience. Et le silence que je suis. C'est un seul silence, un seul fait, mais qui apparaît sous deux formes, selon qu'il y a compréhension ou non.  

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