Suite du poème tantrique
le Jeu de la conscience (Bodha-vilâsa).
En reconnaissant sa conscience comme
le pouvoir créateur à la source de toute chose,
le yogi/ la yogini gagne "la force du Soi" (sva-bala),
c'est-à-dire ce pouvoir créateur lui-même.
Du moins, il y participe.
Mais s'il reste "contracté" en tant qu'individu,
il s'ouvre et s'élargit, recouvrant ainsi en partie sa "force".
Comme dit la philosophie de la Reconnaissance,
"il fait et il connait tout ce qu'il désire", en ce sens
que ses actes et sa pensée coincide avec
l'action et la pensée divine.
Comment ? En se tenant à cette source en son élan,
son jaillissement, lequel coincide aussi avec son "effort"
pour plonger en lui, dans le Soi.
Et quels sont les autres moyens
de manifester cela ?
Kshéma Râdja compose plusieurs versets
à ce sujet, voici le premier :
Et
cela devient évident
grâce
à l'épanouissement du centre
et
par la félicité de la conscience.
Et
à partir de cette manifestation évidente
se
déploie la vision divine, la connaissance. 29
L'épanouissement du centre est la pratique
qui consiste à se laisser aller dans les intervalles
entre les pensées. Des moyens de silence intérieur,
habités par "la félicité de la conscience".
D'un point de vue plus formel,
c'est la méditation de Shiva (shiva-mudrâ)
où le yogi/ la yogini demeure dans le silence intérieur,
mais en laissant ses cinq sens grands ouverts à l'extérieur.
C'est la principale pratique de méditation
dans le shivaïsme du Cachemire.
Ainsi se déploie "la vision divine",
que la Reconnaissance compare au regard d'un enfant :
le regard ouvert sur l'extérieur, mais sans nul bavardage intérieur.
C'est le regard divin. Et c'est "évident" au sens où c'est direct.
Il n'y a besoin de rien d'autre pour confirmer
la certitude intime et indicible qui jaillit du plus profond.
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