Suite de la traduction du poème sanskrit attribué au maître du shivaïsme du Cachemire Kshéma Râdja, le Jeu de la conscience (Bodha-vilâsa).
La conscience, jeu de Lumière et de Pensée, désire librement jouer au jeu de la manifestation de tous les possibles. L'Être ineffable se réalise ainsi
comme individu. Dans l'oubli de son Soi,
de son essence de libre conscience transcendante,
il est livré à la sauvagerie de ses propres énergies.
Mais il reste essentiellement libre,
et parfois il se reconnait comme Créateur.
Il gagne ainsi "la force" (bala), la puissance
de créer, propre à la conscience divine :
Et
quand il a obtenu cette force,
le
feu de la conscience
manifeste
l'univers comme débordant de conscience :
délicieuse
vague de nectar,
félicité
du Soi
qui
s'épanche au dehors. 24
Quand
ce même (nectar de conscience)
se
cristallise, il se déploie
à
travers les phénomènes.
Le
Maître des maîtres, le maître absolu
qui
est notre Soi, joue ! 25
Celui
qui sait cela
est
à la fois libre et capable de libérer
en
un instant la totalité des êtres
prisonniers
de la terreur du samsara. 26
Quiconque
possède la force de la félicité
vit
dans le royaume de l'essence.
Telle
est la condition de celui qui jouit
de
la claire et parfaite manifestation éveillée. 27
Pour
celui qui est établi en l'essence,
cet
état est atteint même entre deux samâdhis.
Moyennant
cet élan,
ceci
peut être compris par tout le monde ! 28
C'est clair.
Je vous rappelle que ce poème est
une version du Cœur de la Reconnaissance (Pratyabhijnâ-hridaya), aussi appelé Soûtras de la Shakti,
traduit et commenté aux éditions des Deux Océans
sous le titre Au cœur des tantras,
qui vient d'être réimprimé.
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