La Présence est toujours présente. Même quand les pensées, les émotions, les perceptions arrivent. Les deux peuvent coexister, comme une musique dans le bruit.
Mais, quand j'entends une belle musique, je me tais, je fais silence et je recherche un lieu de silence pour mieux entendre cette musique. Elle chantait déjà. C'est comme si les bruits étaient des déformations de cette musique. C'est comme si les pensées bavardes étaient des parasites aveugles, mais issus de la Présence.
La Présence est toujours présente. Mais, quand j'entends son appel, je suis invité à céder. Et je fais silence. En un sens, ce silence des pensées n'est pas absolument nécessaire, car la Présence est toujours présente. Cependant, je suis appelé au silence par le charme même de cette mélodie muette.
Il n'est pas nécessaire de supprimer les pensées pour que la Présence soit présente. Mais l'entendre, la reconnaître, c'est être amené à faire silence. C'est comme une mélodie envoûtante que l'on perçoit soudain, au loin tout près. Spontanément, on se tait. Pourquoi ? Pour écouter. Car il y a une différence de qualité entre une musique que t'entends sans l'écouter, et une musique que j'écoute. C'est certain. Alors seulement, elle peut faire pleinement son effet. Autrement, c'est du gâchis.
Certes, le silence chante, il dit sa parole unique et éternelle. Mais, si je ne fais pas silence, si je ne cède pas à son appel, si je ne réponds pas, c'est comme si je ne l'entendais pas. La transmutation est alors impossible. Or, répondre, c'est écouter, et écouter, c'est se taire.
Le silence intérieur est donc inévitable. Il y a une sorte d'effort, très fort même. Comme pour s'arrêter quand on était plongé dans une conversation. L'effort pour ce laisser aller, pour ne plus résister à cette force. Pour plonger dans le courant, pour se laisser posséder, comme dit Ramana Maharshi. C'est pareil pour goûter, jouir, savourer : il faut bien un vide pour un plein. Laisser place. Sans cela, la Présence est certes présente, mais elle est alors la vie qui s'agite, qui dégénère en parasites et en cacophonie pleine de chocs, de malentendus et de tourments.
Le silence intérieur est donc inévitable.
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