Le silence des pensées est nécessaire.
Mais comment ?
Faut-il "supprimer" les pensées, les bloquer ? Comment ?
C'est comme si j'étais assis, à essayer de ne plus bouger les bras. Soudain, mon bras gauche bouge. Alors j'essaie de l'immobiliser avec mon bras droit. Mais alors, mon bras gauche essaie d'immobiliser mon bras droit, car il bouge. De sorte que mes deux bras bougent. Parce que j'essaie de les immobiliser. Plus j'essaie de les bloquer, plus ils s'agitent.
Plus simple : ne plus bouger les bras.
De même avec les pensées. Ne pas penser qu'il ne faut pas penser. Simplement ne plus penser, comme rester muet, immobile.
L'habitude de penser, de parler, se manifeste. Mais j'arrête, encore et encore. Sans employer de moyen, d'instrument, de technique, sans analyser ni chercher le pourquoi du comment. Pourquoi ? Parce que c'est bon. Cela suffit.
Noter la différence entre bloquer les pensées et ne pas penser. C'est comme la différence entre tenir un bras avec l'autre pour l'empêcher de bouger, et ne pas bouger les bras.
Parfois, cela crée des tensions, des sortes d'apnées subtiles. Ne pas confondre ces tensions avec un effort pour ne pas penser. Peu à peu, ces crispations se dissolvent. Il ne reste que le silence. Simple. Entier. Un. Frais. Lumineux. Evident. Comme passer au-dessus des nuages.
Un soleil brille en ce ciel.
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