Voici la traduction inédite des trois-quart du premier chapitre des Aphorismes de la liturgie selon Parashurâma, source de presque tous les manuels de tantra non-duel actuellement en usage en Inde.
Les cinq "m", c'est le rituel d'union sacrée entre un homme identifié à Shiva et une femme identifiée à Shakti. On remarquera l'importance de la foi dans l'efficacité des mantras et les valeurs morales qui encadrent ces pratiques, tout en affirmant clairement que le Veda, le Vedânta, le bouddhisme, etc., sont des doctrines inférieures, quoi qu'elle portent aussi, à différent degré, le parfum de la pleine vérité :
"Expliquons l'initiation !
Le
Bienheureux, l'incomparable seigneur Shiva joue à assumer tous les points de
vue. C'est ainsi qu'il a composé les dix-huit savoirs, à commencer par le Veda.
Interrogé par la Bienheureuse Bhairavi, conscience inséparable de son Soi, il a
répondu de ses cinq Faces et il est ainsi l'auteur des cinq traditions (du
Kula) dont tout le propos est de pointer la vérité ultime.
Et
voici la doctrine (du Kula) :
Toute
chose est faite de trente-six éléments, (car tout est en tout).
L'individu
est Shiva délimité par cinq facteurs (: le temps, l'espace, la nécessité, la
passion, l'opinion). Quand il se délivre de ces limites, il est Shiva en sa
transcendance.
Le
but de la vie est la reconnaissance de soi.
(Doctrine
des mantras :) Les mots sont faits de syllabes éternelles (qui existent depuis toujours en Shiva et qui sont ses pouvoirs).
Le
pouvoir des mantras est inconcevable.
Tout
est possible quand on a foi en la tradition reçue.
La
foi est le plus important.
On
reconnait le Soi intérieur en reconnaissant l'unité du maître, du mantra, de la
divinité, de soi-même, du mental et de l'énergie vitale.
La
félicité est l'essence de l'Immense. Et cette félicité existe dans le corps. Les cinq "m" servent à manifester cette (félicité), à condition de cacher
leur pratique. Si on les pratique au grand jour, c'est l'enfer.
La
réalisation de la promesse (de Shiva) dépend de la stabilité de la méditation.
Il
ne faut mépriser aucune doctrine.
Il
ne faut (révéler la doctrine du Kula) à nul profane.
On
peut révéler le secret à un vrai disciple.
Il
faut réciter la Science (, c'est-à-dire le mantra qui est la Déesse) sans
interruption.
Il
faut à chaque instant se laisser posséder par l'état de Shiva.
Pas
de luxure, ni de colère, ni d'avidité, ni d'ivresse, ni de distraction, ni de
jalousie, ni de violence, ni de vol, ni de haine pour les gens.
Servir
un seul maître, sans douter.
Ne
jamais hésiter à donner.
Faire
les rituels sans désirer un résultat.
Ne
pas interrompre la pratique quotidienne.
Même
en l'absence des cinq "m", il faut pratiquer la conscience de soi à
travers le rituel quotidien.
Aucune
peur, jamais, nulle part.
Tout
ce que l'on sent est une offrande. Nos facultés sont les cuillères pour les
verser dans le feu de notre Soi, Shiva, le purificateur, qui est (aussi) celui
qui verse l'offrande.
Le
résultat est la reconnaissance de la conscience sans objet.
Il
n'y a rien de supérieur à la réalisation du Soi.
Telle
est la raison d'être de l'enseignement.
Le
Veda est autres (savoirs profanes) sont comme des prostituées publiques.
La
(Vraie) Science, (celle du Kula), est cachée dans toutes les doctrines (comme
le parfum dans les fleurs).
C'est
toujours en sachant cela que l'on donnera l'initiation.
Il
y a trois initiations : de Shiva, de Shakti, et du mantra.
L'initiation
de Shakti consiste à se laisser posséder par la Shakti. Celle de Shiva consiste
à s'abandonner (à Shakti).
Celle
du mantra permet de réaliser tout ce qui (précède) grâce à la transmission du
mantra.
En
connaissant l'un, on connait l'autre (, on connait Shiva par Shakti)."
(Parashurâmakalpasûtra, I, 1-33)
Une mise en pratique de cette liturgie, selon la tradition d'Ânanda Bhairava. Inutile de préciser que les Hindous éduqués dans les "convent schools" et autres écoles de bonnes sœurs, ainsi que les obsédés de la prétendue "vedic culture", n'apprécient guère :
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