La fresque de la vie se déploie sur le fond de conscience, projeté en elle, par elle
La vie quotidienne est la voie vers l'éveil à notre vraie nature. Selon la Reconnaissance (pratyabhijnâ), c'est en observant les activités telles que marcher, parler, donner, acheter, ou cuisiner, que l'on se reconnaîtra comme le fond de conscience qui unifie et relie ces expériences, à l'image de la paroie qui accueille une fresque, ou de l'écran qui reçoit le film. Mais les images, les expériences, ne sont pas des projections venues d'on ne sait quel aveuglement. Elles sont les pouvoirs du Fond de conscience, de la libre créativité de notre Soi, source de tout et de tous.
Pour jouir de ceci, il faut de la curiosité, de l'audace, de la dévotion. Voilà pourquoi la controverse entre "voie de la connaissance" (jnâna-mârga) et "voie de l'amour" (bhakti-mârga) n'a pas lieu d'être dans ce yoga de la Reconnaissance.
Le quotidien est la voie. Abhinavagupta le dit ainsi dans sa stance augurale au commentaire du huitième chapitre de la première partie des Stances pour la Reconnaissance (Pratyabhijnâkârikâ) :
Nous célébrons ce Shiva,
maître qui enveloppe
tous les pouvoirs,
qui est toujours réalisé
par ceux qui le réalisent
à travers la réalité indéniable
de la vie quotidienne,
réalisée pleinement
parce qu'elle est notre propre expérience,
notre conscience (évidente). 1
Abhinavagupta, Petite méditation, I, 8
Je me prosterne devant la Joie suprême,
source d'une incarnation immortelle,
lui qui accueille l'ultime créativité
après avoir réalisé le royaume de l'ambroisie
qui inclut tout. 1
Abhinavagupta, Grande méditation, I, 8
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