Dans les témoignages sur la vie intérieure, on entend souvent parler de "mort". Il faut mourir à soi, dit-on. De même, dans les cercles non-dualistes, on entend que la personne n'existe pas, que l'individu n'est qu'un songe ou une construction factice.
En réalité, la personne - l'âme - ne meurt pas.
Elle meurt certes, mais pour renaître et vivre chaque instant autrement.
Comme disait François de Sales :
"L'âme écoulée en Dieu ne meurt pas ; car, comment pourrait-elle mourir d'être abîmée en la vie ?
Mais elle vit sans vivre en elle-même, parce que, comme les étoiles sans perdre leur lumière ne luisent plus en la présence du soleil, mais le soleil luit en elles et elles sont cachées en la lumière du soleil, aussi l'âme, sans perdre sa vie, ne vit plus étant mêlée avec Dieu, mais Dieu vit en elle."
François de Sales, Traité de l'amour de Dieu, 1615
Tel est le sens de la phrase la plus citée du Nouveau Testament par tous les mystiques chrétiens : "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi".
La mort est celle du vieil homme. Ce n'est pas une mort absolue, une destruction, mais une transformation en Dieu.
La vie intérieure consiste à mourir à soi pour vivre en la Source.
Qu'est-ce que mourir à soi ?
C'est faire silence au dedans.
Instant après instant.
Il est plus clair de dire "mourir à soi-même" que "mourir à soi".
RépondreSupprimerCar mourir à soi-même désigne clairement le petit soi qui exclu l'autre.
Le Soi, le grand Soi hindouiste, est l'équivalent du Christ chrétien.
Mourir à soi-même est donc naitre à Soi, au Christ qui alors vit en soi, c'est à dire qui donne le ton au moi qui n'est haïssable que pour autant qu'il est pris pour l'identité réelle au lieu d'être l'instrument.