Dans le shivaïsme du Cachemire,
la tradition du cœur/corps (kaula),
le toucher est la sensation d'être,
débordante de félicité,
qui transforme l'esclave en un être libre,
capable de participer à la création divine.
Le toucher est aussi important chez certains mystiques chrétiens.
Voyez cette interprétation hardie d'un passage du Cantique des cantiques par Jean de la Croix :
"De cet attouchement divin [que l'âme ressent dans ses entrailles
quand elle s'ouvre à Dieu]
l'épouse parle ainsi dans le Cantique des cantique :
'Mon Bien-aimé passa la main
par la fente de ma robe
et mon ventre tressaillit sous sa caresse.'"
(Cantique, XVI, 6)
Ce sont ces "touches" ou toquades ressenties au centre de soi
qui entraînent l'âme à plonger et à se laisser transformer
en la sagesse divine.
Traduction (française !) encore plus explicite par Gaultier en 1622 :
"L’Épouse dit dans le Cantique
que son bien-aimé passa la main dans un petit trou,
et que son ventre trembla quand il y toucha..."
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