Je désire être libre,
mais je me sens contrarié et esclave de mille choses.
Être libre, c'est être conscience.
La reconnaissance,
c'est simplement faire le lien entre
cette conscience évidente pour chacun,
et la liberté, moins évidente,
et que l'on attribue plus souvent et exclusivement
à Dieu et à des êtres divins ou "éveillés".
Confus, nous voyons notre "moi"
comme un corps, une sensation fuyante
ou une illusion, une construction imaginaire.
La reconnaissance consiste simplement
à écarter ces certitudes erronées
et à laisser briller la Lumière,
sachant que notre aveuglement est,
en définitive, partie du jeu de la conscience
qui joue à se faire esclave de ses propres créations.
En Inde, le but ultime de la vie est la "délivrance"
du cycle des renaissances, le samsara.
Abhinava Goupta redéfinit cette libération :
"[La délivrance est seulement le dévoilement de nos vrais pouvoirs],
rien de neuf n'est accompli. En réalité, il n'y a pas non plus
manifestation de quelque chose qui n'était pas manifeste.
C'est simplement l'idée fausse selon laquelle ce qui brille,
ne brille pas, qui est écartée. Car la délivrance n'est rien d'autre
que la divinisation, qui n'est autre que ce dévoilement.
Et le samsara, c'est juste l'absence de ce dévoilement.
Ainsi, délivrance et samsara ne sont que deux manières de penser.
Et les deux sont également le déploiement du Seigneur !"
(Vimarshinî, II, 3, 17)
Ainsi, quand "je" me sens esclave,
"je" joue librement à être esclave !
Scandaleux ou génial ?
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