La vie intérieure a-t-elle un commencement ?
Eveil ? Conversion ? Rencontre ?
Pour moi, un peu tout cela à la fois.
Mais pas de commencement absolu.
Plutôt le sentiment d'un réveil cyclique.
Toute vie intérieure est vie,
et toute vie évolue par cycles.
A chaque cycle, un nouveau départ.
Un départ par retour à l'origine.
En fait, quand la vie intérieure semble mourir,
oubliée, quand on est perdu dans ses pensées,
alors l'éveil ne semble jamais avoir eu lieu.
Un songe, un souvenir sans substance.
Quand la vie intérieure renait, alors tout semble toujours
avoir été vécu dans l'éveil, dans l'évidence.
La naissance intérieure (Noël !) semble avoir ce pouvoir de sauver le passé aussi. Une lumière qui s'étend à tout, qui transfigure tout. Un peu comme l'expérience de récapitulation de la vie durant les moment de mort imminente.
Quand la vie intérieure semble manquer de vitalité,
tout cela semble morne, abstrait, général, "intellectuel".
Quand la vie intérieure jaillit, il n'y a rien d'autre, tout est sauvé. Plus de temps perdu, plus d'occasions gâchée.
Illuminé par l'éternel, le temporel est pardonné.
Comment dire si la vie intérieure a vraiment un commencement ?
Cela nous dépasse !
Une image me revient,
mais une image à peine imaginable :
dans le Ganda Vyouha Soûtra bouddhiste,
le jeune chercheur spirituel Soudhâna-le-fortuné
entre dans la Tour des Prodiges du Bouddha cosmique.
Aussitôt la porte refermée derrière lui,
il se retrouve dans une immensité sans limites,
qui enveloppe une infinité de tours,
chacune avec son chercheur de vérité.
L'intérieur enveloppe tous les extérieurs.
L'éveil à venir contient déjà tous nos efforts passés.
Une fois "dedans",
on voit que ce dedans embrassait depuis toujours
tous les "dehors".
Tout est toujours déjà accompli,
même si la quête n'est jamais achevée.
Oui ! 😀
RépondreSupprimerL'éveil parfait le présent
Hors du temps
Sans commencement
De tous les moments
Pourtant
Vivant, vivant,
Vibrant, vibrant,
Éternel recommencement,
Renouveau,
Quelle surprise,
quel cadeau !
Une ouverture sans fin,
Un chemin jamais foulé,
Un paysage jamais vu,
Un air jamais senti,
Le vertige de l'entendement.
Tout à apprendre,
Un but : le vivre pleinement ;
Exaltation haletante de l'exhalaison,
Un goût qui toujours surprend,
Stupéfait, laisse sans voix.
Où, quand, comment, pourquoi ?
S'evanouissent
L'en-soi, le chez-soi pour qui ?
Personne en particulier
Absolue unité se meut sans voile,
Splendeur et beauté !
Je fonds, meurs béatement,
À force d'émerveillement,
Ne restent là, las,
Que ces mots maladroits,
J'aurais aimé Te dire,
Place à l'étreinte du silence.