Dans La Légende de Shiva, un joyau qui exauce les souhaits (Hara-carita-cintâmani), le poète Jayad Ratha raconte les aventures des dévots de Shiva.
En trente-deux chapitres intitulés "illuminations", il partage le Tantra du Cachemire.
Il commence son épopée poétique avec ce verset inaugural adressé à Shiva :
"Gloire au Maître des maîtres,
un, mais qui joue au jeu
des formes miraculeuses,
artiste habile à manifester
les différentes facettes du samsara ! 1
Puisse la Shakti suprême de l'Omniscient
se manifester et apparaître
à travers d'innombrables vagues
de mots et de choses,
car elle est à la fois multiple et une. 2"
Tout est Shiva pour l'amoureux :
"Parfois il s'adonne à l'adoration des pieds du Seigneur,
tel un bouquet de fleurs qui s'épanouit,
possédé par l'amour qui s'épanouit.
Parfois il contemple le fait que
tout est plein de Shiva,
vision invoquée à travers des vagues
de chants délicats,
et il déborde alors de félicité. II, 24-25"
Shiva et Shakti sont inséparables comme les mots et leur sens, sils sont source du langage, mais au-delà du langage.
Shiva est Dieu, et Shakti est son absolue liberté :
"La Shakti est sa liberté totale,
et Shiva est transparent, présent en tout,
Lumière qui veille [toujours]."
Jayad Ratha est le frère de Jaya Ratha, le commentateur du Tantrâloka d'Abhinava Goupta. Il a sans doute vécu vers le XIIIe siècle.
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