Une femme du XIIIe siècle décrit le ressenti viscéral, la vibration du cœur :
Porter l'amour, c'est lui être ouvert,
le désirer, aspirer à lui,
le servir incessamment par la pratique incessante
d'une volonté ardente.
Sentir l'amour en revanche,
c'est en prendre conscience dans la liberté de l'amour.
Et être amour, cela dépasse tout.
Jésus, en la vision d'une prairie ornée de deux arbres,
indique à Hadewij une rose :
si tu es dans l'affliction,
cueille une rose au sommet
et prends en pétale :
c'est l'amour.
Et si tu ne peux tenir,
prends l'intérieur de la rose :
c'est là que je te donnerai de ressentir ma présence.
Tu auras alors la connaissance de ma volonté,
tu sentiras mon amour
et dans la détresse, l'union fruitive.
Ainsi mon Père a-t-il agi avec moi,
qui étais pourtant son Fils.
Il me laissa dans la peine,
mais jamais ne m'abandonna :
je gardais le sentiment de la fruition
et je servis tous ceux
vers lesquels il m'avait envoyé.
Le cœur de la rose
est d'une telle plénitude :
c'est la fruition sensible de l'amour.
Pour tous ceux, Bien-Aimée,
qui te font du mal,
viens en aide à leur nécessité, sans distinction.
L'amour te rendra forte.
Donne tout,
car tout est à toi.
(Hadewij d'Anvers, Visions, Première Vision, trad. G. Epinay-Bugeard)
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