Il existe trois portes d'entrée dans le réel :
Le Monde,
Dieu,
l'Homme.
Ou, si l'on préfère : le Créateur, la Création, et la Créature.
Dieu désigne l'unité.
Le Monde est dualité.
Et l'Homme est non-dualité,
lieu de la synthèse des opposés, lien total, capacité de réconciliation, d'achèvement de Dieu et du Monde - Dieu et Déesse, sujet et objet, Je et cela. Dans un système athée comme le bouddhisme, on dira base, voie et fruit. Par exemple. Ou réalité, illusion, et retour au réel. Ou Essence, apparences, et union de l'essence et des apparences.
En l'Homme, Dieu est le Je, le Monde est Cela. L'Homme a pour idéal de récapituler tout en soi, de réintégrer le Cela en le Je, après que le Cela se soit manifesté dans le Je, jusqu'à l'oubli du Je.
Un Homme malheureux est malheureux parce qu'il oublie l'unité et n'a conscience que de la dualité.
Un Homme heureux est heureux parce qu'il vit la multiplicité sur fond d'unité, le Monde en Dieu, la Déesse et le Dieu réunis.
La dualité n'est pas la cause de la souffrance. La cause de la souffrance est l'oubli de l'unité, fond sur lequel se manifeste pourtant la dualité. Selon certain, l'unité ne peut être reconnue que par l'oubli de la dualité - plus de mental, plus de mots, plus d'individu, plus de mémoire. Mais c'est passer d'une exclusion à une autre qui, à terme, conduira à une autre forme de souffrance. La reconnaissance de l'unité n'exige pas l'oubli de la dualité. Cet oubli de la dualité est un moment vers la non-dualité. L'unité se reconnait elle-même par-delà la dualité. Par exemple pendant un temps de "méditation". Mais ensuite la dualité revient. Si l'on ne reconnait pas cette dualité comme manifestation de l'unité, on retombe dans la souffrance. Si l'on reconnaît cette dualité comme manifestation de l'unité, sur fond d'unité, c'est le bonheur.
Tout est triade, mouvement à trois temps vers une réconciliation toujours plus vaste, une harmonie sans cesse plus achevée. C'est inévitable. C'est être humain.
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