Méditer, c'est faire quoi ?
C'est se laisser faire.
Mystérieusement.
Simplement.
Délicieusement.
Dans une évidence qui ne sait rien.
Encore un religieux marseillais, qui se sacrifia lors d'une épidémie en 1720. Clair comme le jour :
"La pensée qu'on est un petit atome perdu dans cette immensité, qu'une goutte d'eau mêlée dans les eaux de cet océan, qu'un petit rien réuni à ce tout unique, cette seule pensée, dis-je, opère plus dans une âme fidèle et docile que toutes les pratiques et les moyens ordinaires. Quelle témérité de prétendre par son opération et son travail arriver à ce terme invisible et insensible et hors de la sphère de notre activité. C'est justement un enfant qui veut enfermer la mer dans un petit creux, comme un insensé qui veut construire une échelle pour monter au soleil...
Jamais nous ne sommes assez persuadés de notre impuissance pour le bien et de l'inutilité de tous nos efforts, c'est pour cela que nous voulons toujours les y faire entrer pour quelque chose. Mais c'est aussi pour cela que Dieu, pour nous en faire voir l'inutilité, renverse tous nos projets et nous laisse dans le vide et dans le trouble.
Aussi ne devez-vous plus vous regarder que comme une ombre que Dieu anime, sous laquelle Il se rend sensible pour les différentes fonctions auxquelles Il l'occupe. C'est Lui qui se sert de votre langue pour parler, de votre cœur pour aimer...
C'est le néant, c'est rien, c'est."
Claude-François Milley, Lettre, vers 1710
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